Kenya: un an après, les artistes rendent hommage aux victimes des manifestations

Il y a un an, le 25 juin 2024, plusieurs milliers de manifestants descendaient dans les rues de Nairobi, la capitale du Kenya, pour réclamer le retrait de la loi de finances publiques. Les protestataires avaient fini par pénétrer dans l’enceinte du Parlement, juste après le vote de la loi. La police avait répondu avec une extrême violence : plus de 60 personnes ont perdu la vie. Depuis, les hommages se multiplient à travers l’art.



Au Kenya, l’ambiance est électrique dans une petite salle de concert de la capitale de Nairobi. Sur scène, Monaja Mwenyewe rappe avec énergie. C’est la soirée de lancement de son album 25 juin, une référence directe aux événements de 2024.
 
« Une des choses que j’évoque dans l’album, c’est la façon dont le 25 juin s’inscrit dans les pas de nos ancêtres : ceux qui se sont battus pour le multipartisme, ceux qui ont lutté contre la colonisation », explique-t-il. « Il faut en parler, pour que les générations futures sachent qu’il y a eu des manifestations en 2024, et avant. »
 
« Un artiste est le miroir de la société »
Comme Monaja Mwenyewe, ChaleSlim était, lui aussi, dans la rue il y a un an. Il a participé à plusieurs titres de l’album. « Je n’avais jamais vu autant de Kényans unis pour un même objectif », raconte-t-il.« En swahili, nous disons "msanii ni kioo cha jamii" : un artiste est le miroir de la société. Et je crois que c’est ce que nous avons réussi à faire à travers cet album ».
 
Un des morceaux, « Alafu », pose la question : que se passe-t-il après la contestation ? Elijah Moz, également musicien, insiste sur l’importance de la mémoire. « Nous devons nous souvenir de ceux qui sont morts pour la lutte. Ils sont descendus dans la rue avec leur seule voix, et on leur a tiré dessus ». « Les enlèvements, les exécutions extrajudiciaires, la brutalité policière : ça a encore lieu aujourd’hui ».

RFI

Mercredi 25 Juin 2025 13:16


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