L’exemple le plus parlant se trouve dans l’État du Manipur. Cet État d’environ trois millions d’habitants, situé au nord est de l’Inde, est le théâtre de conflits ethniques depuis le 3 mai dernier. Et pour éviter la propagation de rumeurs qui pourraient enflammer la situation, les autorités ont tout de suite coupé l’internet - la violence a baissé, mais l’internet, lui, n’est pas revenu. Et donc depuis quarante jours environ, il est quasiment impossible d’accéder à la Toile au Manipur, que ce soit par mobile ou depuis chez soi, avec quelques exceptions pour les bâtiments publics.
C’est toute la vie quotidienne qui est affectée, comme en témoigne Dhiren Sadokpam, rédacteur en chef du média en ligne Frontline Manipur : « Vous ne pouvez plus envoyer ou recevoir de l’argent, parler avec vos enfants par internet, les médias ont été coupés de beaucoup de sources d’information, et tous les commerces qui utilisent des transactions en ligne ont perdu leurs revenus depuis plus d’un mois. Vous ne pouvez pas restreindre ainsi la liberté d’expression et le cours de notre vie, qui dépend de l’internet »
Un exemple pas unique en Inde En août 2019, après l’abrogation unilatérale de l’autonomie du Cachemire, les autorités ont coupé l’internet dans toute la région pendant cinq mois, et la 4G durant un an et demi, la plus longue suspension dans une démocratie. Ceci pour éviter des réponses violentes des mouvements séparatistes armés.
Mais ces coupures sont utilisées pour des raisons bien plus prosaïques : selon le rapport de Human Rights watch, 30% des suspensions du réseau internet mobile ordonnées entre 2020 et 2022 l’ont été pour empêcher simplement la triche lors des examens.
Une mesure drastique qui affecte les plus pauvres En effet, car pour moderniser les services publics, le gouvernement a numérisé l’essentiel de ses aides et programmes : pour bénéficier des rations alimentaires subventionnées, il faut s’enregistrer sur la base de données biométrique en ligne. Pareil pour pouvoir être employé comme journalier par les services publics. Et donc quand l’internet est coupé dans une zone, les bénéficiaires pauvres qui y vivent ne peuvent plus recevoir de nourriture ni travailler.
Il y a trois ans, la Cour suprême a rappelé au gouvernement que la coupure de l’internet ne doit être que l’ « ultime recours », pour des « cas inévitables », mais cela n’a pas changé la situation sur le terrain. Ceci alors qu’un comité parlementaire a récemment rappelé, je cite, « qu’il n’était pas prouvé que la coupure de l’internet était efficace pour garantir une meilleure sécurité. » Mais que cela illustrait surtout, disent les parlementaires, l’incapacité des forces de l’ordre indiennes à faire face à ces problèmes sécuritaires.
C’est toute la vie quotidienne qui est affectée, comme en témoigne Dhiren Sadokpam, rédacteur en chef du média en ligne Frontline Manipur : « Vous ne pouvez plus envoyer ou recevoir de l’argent, parler avec vos enfants par internet, les médias ont été coupés de beaucoup de sources d’information, et tous les commerces qui utilisent des transactions en ligne ont perdu leurs revenus depuis plus d’un mois. Vous ne pouvez pas restreindre ainsi la liberté d’expression et le cours de notre vie, qui dépend de l’internet »
Un exemple pas unique en Inde En août 2019, après l’abrogation unilatérale de l’autonomie du Cachemire, les autorités ont coupé l’internet dans toute la région pendant cinq mois, et la 4G durant un an et demi, la plus longue suspension dans une démocratie. Ceci pour éviter des réponses violentes des mouvements séparatistes armés.
Mais ces coupures sont utilisées pour des raisons bien plus prosaïques : selon le rapport de Human Rights watch, 30% des suspensions du réseau internet mobile ordonnées entre 2020 et 2022 l’ont été pour empêcher simplement la triche lors des examens.
Une mesure drastique qui affecte les plus pauvres En effet, car pour moderniser les services publics, le gouvernement a numérisé l’essentiel de ses aides et programmes : pour bénéficier des rations alimentaires subventionnées, il faut s’enregistrer sur la base de données biométrique en ligne. Pareil pour pouvoir être employé comme journalier par les services publics. Et donc quand l’internet est coupé dans une zone, les bénéficiaires pauvres qui y vivent ne peuvent plus recevoir de nourriture ni travailler.
Il y a trois ans, la Cour suprême a rappelé au gouvernement que la coupure de l’internet ne doit être que l’ « ultime recours », pour des « cas inévitables », mais cela n’a pas changé la situation sur le terrain. Ceci alors qu’un comité parlementaire a récemment rappelé, je cite, « qu’il n’était pas prouvé que la coupure de l’internet était efficace pour garantir une meilleure sécurité. » Mais que cela illustrait surtout, disent les parlementaires, l’incapacité des forces de l’ordre indiennes à faire face à ces problèmes sécuritaires.