L'Université Oxford et le Vatican numérisent les trésors de leurs bibliothèques

Feuilleter tranquillement une Bible de Gutenberg de 1455, premier ouvrage imprimé en Europe, c'est désormais possible, grâce à un partenariat entre la Bibliothèque apostolique vaticane et la bibliothèque Bodleian de l'université d'Oxford. Les deux institutions se sont en effet associées pour numériser et mettre en ligne les ouvrages les plus anciens de leur catalogue, avec le soutien financier de la Fondation Polonsky.



Ce partenariat exceptionnel prend donc la forme d'un site internet (pour le moment uniquement accessible en anglais et en italien), lancé ce mardi 3 décembre, qui sera enrichi au fur et à mesure durant les quatre prochaines années et devrait contenir au final 1,5 million de pages.

La collection qui sera accessible aux internautes devrait comprendre – outre l'une des 50 copies toujours existantes de la « bible à quarante-deux lignes » de Gutenberg, issue de la bibliothèque d'Oxford – de nombreux manuscrits en hébreux et en grec, ainsi que des incunables (des ouvrages imprimés dans la seconde moitié du XVe siècle, dans les premières années de l'imprimerie en Occident – le Vatican en possède ainsi près de 9000).

Parmi les manuscrits, des textes grecs d'Homère, Sophocle, Platon ou encore Hippocrate feront partie des ouvrages accessibles, ainsi que le plus ancien codex hébreu au monde et une copie complète d'une Bible manuscrite italienne datée d'environ 1100, rapporte le Guardian (en anglais). L'ensemble des documents numérisés ont été sélectionnés par un comité international de chercheurs et de conservateurs.

Les deux bibliothèques, fondée en 1451 pour celle du Vatican et ouverte en 1602 pour la Bodleian, possèdent des ouvrages qui proviennent pour certains de la même collection originale. C'est donc aussi une réunification historique et culturelle qui s'opère aujourd'hui par la magie du numérique.
Pour le Vatican, cette numérisation présente l’avantage de « mieux conserver un patrimoine culturel fragile en évitant la manipulation des originaux », tout en permettant « un plus large accès aux sources par un plus grand nombre de chercheurs ». Pour l’université d’Oxford, « l’objectif est d'ouvrir les dépôts de textes anciens et de proposer gratuitement en ligne une sélection de leurs trésors remarquables pour les chercheurs et le grand public ». Le chancelier de l’Université s’est ainsi félicité : « En rendant ces collections disponibles en ligne, nous donnons au public le plus large accès à une petite mais importante partie du patrimoine mondial ».
 

Pour consulter les principaux manuscrits et ouvrages du site, rendez-vous : http://bav.bodleian.ox.ac.uk

 

Sedicom

Mercredi 4 Décembre 2013 18:04


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