La Chine pays de 1,384 milliards d’habitants, quasiment 3 fois plus peuplée que les 14 pays de l’Europe
occidentale les plus développés qui constituent notre échantillon comparatif (voir tableau en annexe),
avec 9,597 millions de km² soit une superficie 3 fois plus grande que ces mêmes pays, présente au 21
mars 2020, après 5 mois d’une bataille systématique contre le COVID-19 :
Un total de 81.008 cas de personnes qui ont été touchées par le coronavirus ;
Avec un total de 3.255 décès.
En comparaison, l’Europe occidentale des 14 pays de notre échantillon qui affiche un PIB par habitant
2,5 fois plus élevée que celui de la Chine présente le bilan suivant, après seulement 1 mois et 1/2 de
contamination du coronavirus (premier cas en Italie : 31 janvier 2020) et sans l’effet de surprise que la
Chine a connu :
Un total de 142.267 cas qui ont été touchés par le coronavirus, soit 2 fois plus que la Chine ;
Avec un total de 7.419 décès, soit encore le double que les cas survenus en Chine.
Si l’on devait pondérer ces taux de comparaison de manière simpliste :
Par la période de contamination : la propagation de la maladie aura été 4 fois plus importante
en Europe ;
Par la taille de la population, l’ampleur de la contamination aura été 9 fois plus importante en
Europe qu’en Chine, etc.
Ce bilan comparatif amène nécessairement à se poser la question du pourquoi autant d’impuissance
chez les Européens face au développement du coronavirus par rapport à la Chine.
Pourtant, L’Europe a été avertie pendant 3 mois et demi de la dangerosité et de la rapidité de
transmission de la maladie avant qu’elle ne frappe à ses portes, ce qui n’est pas le cas de la Chine.
Peut-être, y a-t-il là les signes d’une région du monde qui se projette dans l’avenir, et une autre qui vit
encore de son glorieux passé… Mais en tant qu’Africain, je suis mal placé pour entrer dans ce débat
puisque l’Afrique d’aujourd’hui reste à se lamenter sur son passé et continue de sacrifier ses
générations futures sur l’autel de la mal-gouvernance.
Mais alors pourquoi l’Europe s’est courbée, jusqu’ici, aussi facilement devant la maladie, là où les
Chinois ont nettement mieux réussi à l’endiguer ?
Première explication : la Chine est gouvernée par un État dirigiste armée de 2,6 millions de caméras de
surveillance, soit une caméra pour 6 habitants et de systèmes informatiques de surveillance faciale qui
délivrent des mauvais points aux contrevenants des règles établies, lesquels sont susceptibles de
multiples pénalités sociales (recrutements, procès, bonus dans le commerce, etc.). Un tel dispositif
institutionnel et numérique constitue à l’évidence un moyen hyper efficace pour imposer à la société la
discipline nécessaire pour contenir une épidémie.
Deuxième explication : la Chine étant devenue depuis 15 ans l’usine du monde, et depuis 5 ans le lièvre
qui imprime son rythme à la course internationale dans les domaines de la recherche scientifique et du
développement des nouvelles technologies, n’a eu aucun mal pour produire rapidement tous les
moyens de prévention, de protection contre coronavirus et de traitement des personnes infectées. En
comparaison, on entend les cris de détresse du personnel soignant dans certains grands pays européens qui manquent jusqu’à des masques pour les prémunir eux-mêmes de la maladie. Certains pays sont tellement débordés qu’ils en sont aujourd’hui, après seulement 1 mois et ½ de combat contre
l’épidémie, à faire le tri des personnes à laisser mourir, ce qui est une forme d’euthanasie légalisée pour
la circonstance.
Troisième explication : le recours assez rapide au confinement total dans toute la Chine.
Quatrième explication : l’explosion rapide de la transmission communautaire puisque, après moins de 3
semaines aux prises avec le virus, le « patient zéro » ou les « cas-contacts » ne sont plus recherchés dans
ces pays. Dans ce facteur de transmission (communautaire), il faut minimiser les causes liées aux enfants et aux jeunes qui peuvent certes être des porteurs sains mais dont la fermeture des écoles a été la première mesure de lutte adoptée. Il y a aussi l’incompréhensible indiscipline que beaucoup de
gouvernements européens déplorent.
Mais pour moi, cela n’explique pas tout. Il pourrait y avoir une explication supplémentaire, taboue,
dont personne ne parle : l’amour au temps du coronavirus… De fait, là où les spécialistes de la santé
requièrent une distanciation physique de +1 voire +2 mètres pour se protéger de la contamination, on
en est dans le corps-à-corps du plaisir à moins X centimètres. Comment alors, dans pareille situation,
un(e) partenaire, malade asymptomatique, peut-il (elle) ne pas transmettre le virus à l’autre ? C’est
mathématiquement impossible, d’autant que le face-à-face du « missionnaire » est plus usuellement
pratiqué.
En Europe les mœurs sont devenues plus tolérantes aux pratiques sexuelles considérées naguère
comme déviantes, les couples se font et se défont à la vitesse d’un clic de souris ou par un simple
sourire esquissé fortuitement dans la rue (échange de phones !), ou encore dans des lieux de
collectivisation du sexe (sorte de kolkhoses à l’occidentale : clubs échangistes, de libertinage, de
nudisme qui essaiment à grande échelle.) avec des partenaires fugaces, souvent jamais rencontrés
auparavant ; les belles de nuit ringardisées se sont adaptées : elles opèrent moins sur le trottoir que,
plus discrètement, par le net ; les barrières de l’orientation sexuelle étant devenues caduques, l’âge
moyen auquel les jeunes sont déniaisés étant devenu très bas, on est face à un terreau hyper fertile à la
propagation du nouveau virus, surtout en temps de confinement allégé et de chômage partiel.
Et, cela n’a rien à voir avec les rassemblements dans les lieux publics qui sont interdits à juste titre, mais
qui, dans ce contexte de proximité physique très répandue et invisible, laissent penser à de l’exorcisme
tel que pratiqué dans les temps anciens contre la peste, la variole ou la rougeole.
En Chine par contre, la règle de l’enfant unique pratiquée pendant des décennies avec la préférence
pour les enfants mâles (avortement des embryons femelles et étouffement des bébés filles) a entraîné
un déséquilibre profond du rapport statistique Hommes/Femmes. Trouver une femme à marier y est
devenu un casse-tête tel pour les hommes adultes, qu’un professeur d’économie s’est hasardé à
proposer comme solution la polyandrie (1 femme pour 2 hommes), déclenchant une volée de bois vert à travers les réseaux sociaux. Il n’empêche, le problème est là : les relations hétérosexuelles entre adultes sont limitées à leur strict minimum en Chine, non point à cause des freins imposés par les traditions ou la morale, mais parce que c’est la seule option possible pendant encore plusieurs années. C’est sans doute un facteur non négligeable de la contention de l’épidémie du COVID-19.
Moralité :
La Chine risque, à tort ou à raison, de sortir de cette épreuve mondiale plus respectée que
jamais
Au-delà de l’interdiction des rassemblements publics pour freiner la vitesse de propagation du
coronavirus, il faut prendre conscience que les actes d’indiscipline les plus graves se passent
(peut-être même avec frénésie, pour tromper l’ennui ou le désœuvrement) dans le secret des
alcôves avec, en particulier, des partenaires inconnus ou presque.
Recommandations en ce qui concerne notre pays qui partage presque le même « way of life » que les
occidentaux, mais moins publiquement :
Évoquer dans les médias, sans tabou, ce facteur invisible de démultiplication de la transmission
communautaire ;
Interdire ou, à défaut, surveiller les activités des professionnels du sexe inscrits officiellement ou
non ;
Fermer les boîtes de nuit, bars, hôtels et surtout les auberges destinées aux rencontres et les
salons de massage ;
Bloquer tous les sites internet de rencontres qui opèrent spécifiquement avec des abonnés
sénégalais, etc.
Et, sans rapport avec le sujet : imposer le port obligatoire d’un masque et un service de
nettoiement des mains avec du gel hydro-alcoolique dans les transports en commun (cars
rapides, bus, taxis, etc.) ; décréter un couvre-feu nocturne dans tout le territoire national à
défaut d’un confinement total qui risque d’affamer des populations dans l’incapacité de
constituer un stock de denrées alimentaires du fait de la modestie de leurs moyens.
occidentale les plus développés qui constituent notre échantillon comparatif (voir tableau en annexe),
avec 9,597 millions de km² soit une superficie 3 fois plus grande que ces mêmes pays, présente au 21
mars 2020, après 5 mois d’une bataille systématique contre le COVID-19 :
Un total de 81.008 cas de personnes qui ont été touchées par le coronavirus ;
Avec un total de 3.255 décès.
En comparaison, l’Europe occidentale des 14 pays de notre échantillon qui affiche un PIB par habitant
2,5 fois plus élevée que celui de la Chine présente le bilan suivant, après seulement 1 mois et 1/2 de
contamination du coronavirus (premier cas en Italie : 31 janvier 2020) et sans l’effet de surprise que la
Chine a connu :
Un total de 142.267 cas qui ont été touchés par le coronavirus, soit 2 fois plus que la Chine ;
Avec un total de 7.419 décès, soit encore le double que les cas survenus en Chine.
Si l’on devait pondérer ces taux de comparaison de manière simpliste :
Par la période de contamination : la propagation de la maladie aura été 4 fois plus importante
en Europe ;
Par la taille de la population, l’ampleur de la contamination aura été 9 fois plus importante en
Europe qu’en Chine, etc.
Ce bilan comparatif amène nécessairement à se poser la question du pourquoi autant d’impuissance
chez les Européens face au développement du coronavirus par rapport à la Chine.
Pourtant, L’Europe a été avertie pendant 3 mois et demi de la dangerosité et de la rapidité de
transmission de la maladie avant qu’elle ne frappe à ses portes, ce qui n’est pas le cas de la Chine.
Peut-être, y a-t-il là les signes d’une région du monde qui se projette dans l’avenir, et une autre qui vit
encore de son glorieux passé… Mais en tant qu’Africain, je suis mal placé pour entrer dans ce débat
puisque l’Afrique d’aujourd’hui reste à se lamenter sur son passé et continue de sacrifier ses
générations futures sur l’autel de la mal-gouvernance.
Mais alors pourquoi l’Europe s’est courbée, jusqu’ici, aussi facilement devant la maladie, là où les
Chinois ont nettement mieux réussi à l’endiguer ?
Première explication : la Chine est gouvernée par un État dirigiste armée de 2,6 millions de caméras de
surveillance, soit une caméra pour 6 habitants et de systèmes informatiques de surveillance faciale qui
délivrent des mauvais points aux contrevenants des règles établies, lesquels sont susceptibles de
multiples pénalités sociales (recrutements, procès, bonus dans le commerce, etc.). Un tel dispositif
institutionnel et numérique constitue à l’évidence un moyen hyper efficace pour imposer à la société la
discipline nécessaire pour contenir une épidémie.
Deuxième explication : la Chine étant devenue depuis 15 ans l’usine du monde, et depuis 5 ans le lièvre
qui imprime son rythme à la course internationale dans les domaines de la recherche scientifique et du
développement des nouvelles technologies, n’a eu aucun mal pour produire rapidement tous les
moyens de prévention, de protection contre coronavirus et de traitement des personnes infectées. En
comparaison, on entend les cris de détresse du personnel soignant dans certains grands pays européens qui manquent jusqu’à des masques pour les prémunir eux-mêmes de la maladie. Certains pays sont tellement débordés qu’ils en sont aujourd’hui, après seulement 1 mois et ½ de combat contre
l’épidémie, à faire le tri des personnes à laisser mourir, ce qui est une forme d’euthanasie légalisée pour
la circonstance.
Troisième explication : le recours assez rapide au confinement total dans toute la Chine.
Quatrième explication : l’explosion rapide de la transmission communautaire puisque, après moins de 3
semaines aux prises avec le virus, le « patient zéro » ou les « cas-contacts » ne sont plus recherchés dans
ces pays. Dans ce facteur de transmission (communautaire), il faut minimiser les causes liées aux enfants et aux jeunes qui peuvent certes être des porteurs sains mais dont la fermeture des écoles a été la première mesure de lutte adoptée. Il y a aussi l’incompréhensible indiscipline que beaucoup de
gouvernements européens déplorent.
Mais pour moi, cela n’explique pas tout. Il pourrait y avoir une explication supplémentaire, taboue,
dont personne ne parle : l’amour au temps du coronavirus… De fait, là où les spécialistes de la santé
requièrent une distanciation physique de +1 voire +2 mètres pour se protéger de la contamination, on
en est dans le corps-à-corps du plaisir à moins X centimètres. Comment alors, dans pareille situation,
un(e) partenaire, malade asymptomatique, peut-il (elle) ne pas transmettre le virus à l’autre ? C’est
mathématiquement impossible, d’autant que le face-à-face du « missionnaire » est plus usuellement
pratiqué.
En Europe les mœurs sont devenues plus tolérantes aux pratiques sexuelles considérées naguère
comme déviantes, les couples se font et se défont à la vitesse d’un clic de souris ou par un simple
sourire esquissé fortuitement dans la rue (échange de phones !), ou encore dans des lieux de
collectivisation du sexe (sorte de kolkhoses à l’occidentale : clubs échangistes, de libertinage, de
nudisme qui essaiment à grande échelle.) avec des partenaires fugaces, souvent jamais rencontrés
auparavant ; les belles de nuit ringardisées se sont adaptées : elles opèrent moins sur le trottoir que,
plus discrètement, par le net ; les barrières de l’orientation sexuelle étant devenues caduques, l’âge
moyen auquel les jeunes sont déniaisés étant devenu très bas, on est face à un terreau hyper fertile à la
propagation du nouveau virus, surtout en temps de confinement allégé et de chômage partiel.
Et, cela n’a rien à voir avec les rassemblements dans les lieux publics qui sont interdits à juste titre, mais
qui, dans ce contexte de proximité physique très répandue et invisible, laissent penser à de l’exorcisme
tel que pratiqué dans les temps anciens contre la peste, la variole ou la rougeole.
En Chine par contre, la règle de l’enfant unique pratiquée pendant des décennies avec la préférence
pour les enfants mâles (avortement des embryons femelles et étouffement des bébés filles) a entraîné
un déséquilibre profond du rapport statistique Hommes/Femmes. Trouver une femme à marier y est
devenu un casse-tête tel pour les hommes adultes, qu’un professeur d’économie s’est hasardé à
proposer comme solution la polyandrie (1 femme pour 2 hommes), déclenchant une volée de bois vert à travers les réseaux sociaux. Il n’empêche, le problème est là : les relations hétérosexuelles entre adultes sont limitées à leur strict minimum en Chine, non point à cause des freins imposés par les traditions ou la morale, mais parce que c’est la seule option possible pendant encore plusieurs années. C’est sans doute un facteur non négligeable de la contention de l’épidémie du COVID-19.
Moralité :
La Chine risque, à tort ou à raison, de sortir de cette épreuve mondiale plus respectée que
jamais
Au-delà de l’interdiction des rassemblements publics pour freiner la vitesse de propagation du
coronavirus, il faut prendre conscience que les actes d’indiscipline les plus graves se passent
(peut-être même avec frénésie, pour tromper l’ennui ou le désœuvrement) dans le secret des
alcôves avec, en particulier, des partenaires inconnus ou presque.
Recommandations en ce qui concerne notre pays qui partage presque le même « way of life » que les
occidentaux, mais moins publiquement :
Évoquer dans les médias, sans tabou, ce facteur invisible de démultiplication de la transmission
communautaire ;
Interdire ou, à défaut, surveiller les activités des professionnels du sexe inscrits officiellement ou
non ;
Fermer les boîtes de nuit, bars, hôtels et surtout les auberges destinées aux rencontres et les
salons de massage ;
Bloquer tous les sites internet de rencontres qui opèrent spécifiquement avec des abonnés
sénégalais, etc.
Et, sans rapport avec le sujet : imposer le port obligatoire d’un masque et un service de
nettoiement des mains avec du gel hydro-alcoolique dans les transports en commun (cars
rapides, bus, taxis, etc.) ; décréter un couvre-feu nocturne dans tout le territoire national à
défaut d’un confinement total qui risque d’affamer des populations dans l’incapacité de
constituer un stock de denrées alimentaires du fait de la modestie de leurs moyens.
* Le titre de cet article fait un clin d’œil à l’un des romans majeurs de Gabriel Garcia Marquès, prix Nobel de littérature 1982 : « L’amour au temps du choléra »
Par Manoumbé Diop
manoumbe.diop@gmail.com
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