L'armée israélienne déployée dans le sud de la Syrie dit soutenir les druzes, l'ONU veut l'arrêt des attaques

L'armée israélienne a annoncé samedi 3 mai être déployée dans le sud de la Syrie où elle se dit prête à intervenir pour protéger des villages druzes après des heurts meurtriers en début de semaine entre forces loyalistes et membres de cette minorité religieuse.



L'armée israélienne déployée dans le sud de la Syrie dit soutenir les druzes, l'ONU veut l'arrêt des attaques
L'armée israélienne dit « être déployée dans le sud de la Syrie » et ajoute qu’elle « est prête à empêcher l'entrée de forces hostiles dans la zone des villages druzes », rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Et ce en dépit des condamnations onusiennes et des mises en garde internationales sur le risque de déstabilisation de la Syrie. Le communiqué militaire ne donne pas plus de précisions sur le nombre de troupes israéliennes qui se trouvent en Syrie ni sur l'étendue de ce déploiement. Ce qui semble clair, c’est qu’Israël se prépare à de nouveaux développements dans ce secteur.
 
Dans la nuit de vendredi à samedi, plus de vingt frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie, « les plus violentes » cette année selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Israël a annoncé avoir mené ce bombardement samedi à l'aube en guise d'avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes ayant fait plus de 100 morts, selon l'OSDH. L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un « civil » avait été tué par les frappes nocturnes.
 
L'armée ajoute que dans la nuit de vendredi à samedi, « cinq citoyens druzes syriens ont été évacués pour recevoir des soins médicaux en Israël [...] après avoir été blessés en territoire syrien ». Selon l'armée israélienne, quinze druzes syriens ont aussi été admis dans un hôpital de Safed pour y être soignés après avoir été blessés en Syrie depuis mercredi.
 
Vendredi, une frappe d’avertissement a été réalisée à proximité immédiate du palais présidentiel dans ce qui voulait être un message au régime syrien. La présidence syrienne a condamné comme une « dangereuse escalade » cette dernière.
 
L'ONU appelle Israël à cesser « immédiatement » ses attaques
L'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, pour la Syrie a appelé samedi Israël à « cesser immédiatement » ses attaques et à « cesser de mettre en danger les civils syriens et à respecter le droit international ». « Je condamne fermement les violations continues et croissantes de la souveraineté de la Syrie par Israël y compris les multiples frappes aériennes à Damas et dans d'autres villes », a-t-il indiqué dans un communiqué.
 
Selon un responsable druze local de la province de Soueïda, « il n'y a eu aucun déploiement de soldats israéliens » dans ce secteur, bastion de la minorité druze dans le sud syrien. « Leur présence serait limitée à la province de Quneitra », plus à l'ouest, « où ils ont établi des positions après la chute du régime de Bachar el-Assad » en décembre, a-t-il dit à l'AFP.
 
Le bureau du Premier ministre israélien a de son côté souligné qu’Israël ne permettra pas le déploiement de forces au sud de Damas ni aucune menace envers la communauté druze. Benyamin Netanyahu s’est entretenu avec le leader spirituel de la communauté druze en Israël, le cheikh Muwaffaq Tarif.
 
Après la chute du pouvoir Assad, l'armée israélienne avait en effet annoncé s'être déployée dans cette zone, théoriquement démilitarisée à l'est de la ligne de cessez-le-feu de 1973 entre la Syrie et Israël sur le Golan syrien, pour prévenir toute action hostile venant du pays voisin. Israël occupe depuis 1967 une partie du Golan syrien, qu'il a annexée en 1981. Le pays considère avec la plus grande méfiance les nouvelles autorités de Damas, issues de la mouvance jihadiste.

RFI

Samedi 3 Mai 2025 - 17:20