Le bras de fer continue après l'incident entre des diplomates européens et des soldats israéliens

Des diplomates européens, dont une Française, ont été malmenés par des soldats israéliens. Ils accompagnaient, vendredi 20 septembre, des humanitaires dans un village de Bédouins palestiniens détruit en début de semaine par l'armée après une décision de justice. Le responsable du bureau de coordination humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens (Ocha), James Rawley, a exprimé «sa profonde inquiétude».



La diplomate française, Marion Fesneau-Castaing, allongée au sol après avoir été forcée de sortir de son véhicule par l’armée israélienne, le vendredi 20 septembre à Khirbet al-Makhoul. REUTERS/Abed Omar Qusini
Le convoi qui arrive, ce vendredi 20 septembre à Khirbet al-Makhoul, est imposant. Des humanitaires et une quinzaine de diplomates étrangers, la plupart européens. Ils viennent livrer des tentes et de l'aide d'urgence aux habitants du village, des Bédouins palestiniens qui ont vu leurs habitations détruites, lundi 16 septembre, par les soldats israéliens, après une décision de la Cour suprême.
Mais lorsque le convoi débarque, les soldats israéliens sont déjà là. Ils empêchent le camion rempli de matériel de passer. Ils forcent une diplomate française à descendre du véhicule. Marion Fesneau-Castaing - se retrouve brutalement à terre, choquée, sans être blessée. D'autres diplomates sont malmenés. Le camion est saisi.
Les soldats israéliens affirment avoir reçu des pierres jetées par certains militants étrangers, trois Palestiniens sont arrêtés.
L'Ocha dit son « inquiétude »
Les organisations internationales ont rappellé que l'action des diplomates et des humanitaires était tout à fait conforme au droit international. Ils venaient en aide à des populations démunies. Le responsable du bureau de coordination humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens (Ocha), James Rawley, a exprimé « sa profonde inquiétude », ce vendredi.
«J'appelle les autorités israéliennes à respecter leurs obligations de puissance occupante en protégeant les communautés sous leur responsabilité, et notamment en cessant les démolitions de maisons et de propriétés palestiniennes», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
« La question de l’avenir de la distribution de l’aide humanitaire »
« La 4e convention de Genève dit clairement qu’Israël, en tant que puissance occupante, doit subvenir aux besoins de la population occupée. Et si elle ne peut ou ne veut pas le faire, elle doit faciliter la distribution directe et rapide d’aide humanitaire», précise Niell O’ Ciorain, de l’organisation humanitaire Diakonia qui était sur place au moment des faits. «Dans ce cas-ci, non seulement Israël a créé le besoin de cette communauté, mais il a en plus empêché par la force les personnels de l’ONU, des diplomates européens et internationaux et des travailleurs humanitaires de venir au secours d’une communauté qui en a urgemment besoin, notamment en termes d’abri et d’eau», déplore-t-il.
« Ce n’est malheureusement pas la première fois, ajoute Niell O'Ciorain. Les personnels humanitaires dans les territoires palestiniens font de plus en plus face à ce genre de problèmes, leurs cargaisons d’aides sont confisquées. Et cela pose vraiment la question de l’avenir de la distribution de l’aide humanitaire pour les Palestiniens. »
Dans la vallée du Jourdain, où se situe Khirbet al-Makhoul, les Palestiniens vivant dans des zones totalement contrôlés par Israël n'ont souvent pas le droit de construire. Et dès qu'ils le font, leurs maisons sont détruites.

Source : Rfi.fr
 

Dépéche

Lundi 23 Septembre 2013 16:33


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