Le député Ousmane Ciss dénonce les impacts de l’activité minière de la société française Eramet dans le village de Foth



Le 12 juillet dernier, le village de Foth, situé dans le département de Tivaouane au Sénégal, a été le théâtre d’une importante manifestation contre la société Grande Côte Opérations (GCO), filiale du groupe français Eramet. Les habitants ont exprimé leur colère face aux conséquences sociales et environnementales de l’exploitation minière dans leur région. Présent sur les lieux, le député sénégalais Ousmane Ciss a fermement condamné les agissements de l’entreprise, dénonçant des conditions de vie indignes et un mépris manifeste envers les populations locales.

Dans une déclaration publique, Ousmane Ciss, député à la 15e législature, deuxième vice-président de la commission du développement durable et de la transition écologique, a dressé un constat accablant : « La situation est plus que catastrophique. Nous avons vu de nos propres yeux la qualité de l’eau : elle est impropre à la consommation. En 2025, au XXIe siècle, c’est tout simplement inacceptable ».

Il a rappelé que les habitants de Foth, déplacés par la société GCO, vivent aujourd’hui dans des conditions précaires sans accès à l’eau potable, un droit fondamental pourtant bafoué malgré les milliards générés par l’exploitation minière.  



Les manifestants ont mis en avant trois principales revendications : l’accès immédiat à l’eau potable, le droit de retourner dans leur village d’origine, et la transparence sur les conditions environnementales de l’exploitation. Ces demandes s’inscrivent dans une contestation plus large contre les promesses non tenues de la multinationale française.

Outre la pénurie d’eau, le député a également évoqué des cas graves d’atteintes aux droits des populations : expropriation de terres sans indemnisation, profanation de cimetières, absence de consultation préalable. « Il n'est pas normal que ceux qui possèdent des terres, des champs soient expropriés sans qu'il y ait l'indemnisation nécessaire. Il n’est pas normal que des cimetières soient profanés », a-t-il déclaré, appelant à une remise en question en profondeur des méthodes d’exploitation imposées par Eramet.

Ousmane Ciss a réaffirmé sa position en faveur des populations locales. « S’il y avait un camp à choisir, je serai avec le peuple. Ma raison d’être, c’est le peuple. » Il a annoncé l’organisation prochaine d’une rencontre entre des représentants du gouvernement sénégalais et la direction de GCO, dans le cadre d’une initiative de diplomatie parlementaire. Cette rencontre vise à exiger des comptes à l’entreprise et à poser les bases d’une exploitation plus équitable et respectueuse des droits humains.

La mobilisation à Foth s’inscrit dans une dynamique de résistance croissante sur le continent africain contre les effets dévastateurs des multinationales. Ainsi les populations locales multiplient les manifestations face aux ravages environnementaux et à l’ingérence économique de grandes entreprises étrangères.

Enfin, le député a salué l’engagement des habitants de Foth, qu’il considère comme des acteurs clés dans la défense des droits collectifs. « Ce travail, ils le font pour tous les Sénégalais, mais surtout pour nous, élus du peuple », a-t-il reconnu. Il a également rappelé l’existence d’un comité national pour la révision des contrats avec les entreprises étrangères, une initiative gouvernementale destinée à garantir que l’exploitation des ressources bénéficie en priorité au peuple sénégalais.

À Foth, la contestation populaire ne faiblit pas. Et à travers la voix de ses représentants, la population entend bien faire valoir ses droits face à une exploitation qu’elle juge injuste et destructrice.


Par Diouf Moussa


Vendredi 18 Juillet 2025 23:35


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