Le méga-barrage éthiopien de la Renaissance a achevé sa troisième phase de remplissage

L'annonce a été faite par le Premier ministre Abiy Ahmed ce vendredi dans un discours télévisé. Ce méga-barrage est le plus important d'Afrique. À terme il pourra atteindre une puissance de 5000 mégawatts.



La réservoir contient désormais 22 milliards de m3 d'eau, soit un tiers de son volume total. La deuxième turbine, sur les 13 prévues, a été mise en route. Le chef du projet a assuré que les travaux de génie civil sont achevés à hauteur de 95%. À pleine capacité, le barrage, inauguré en février dernier, doit permettre de doubler la production électrique de l'Éthiopie. 

Ce projet lancé il y a plus d'une décennie a rencontré deux grandes difficultés. La première fut financière. L'Éthiopie assure n'avoir reçu aucun soutien extérieur pour construire ce méga-projet évalué à quatre milliards de dollars. L'État a notamment taxé ses fonctionnaires et appelé à la générosité de ses citoyens et de sa diaspora. 

La deuxième est politique. L'Égypte et le Soudan, pays situés en aval du barrage, n'ont eu de cesse de s'opposer à ce projet. Ils sont inquiets de leur approvisionnement en eau. Plusieurs rounds de négociations ont eu lieu sans débouchés. Le Soudan et l'Égypte ont à plusieurs reprises demandé à l'Éthiopie de cesser le remplissage en attendant de trouver un accord tripartite.Un barrage pour l'économie éthiopienne avant tout

Selon la Banque mondiale, environ un Éthiopien sur deux a accès à l'électricité. Pour ce pays pauvre de la Corne de l'Afrique, ce méga-barrage est porteur d'espoirs sur le plan social et économique. Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS à l'Université de Tours, revient sur les réussites et faiblesses de ce projet de la nouvelle annonce des autorités éthiopienne.

Rfi

Samedi 13 Aout 2022 10:46


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