Le parcours de combattant des étudiants pour se restaurer après l'incendie du restaurant Central

Le feu qui s’est déclaré lundi dernier à l’intérieur du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop a consumé une partie du restaurant central qui se trouve au dessous du pavillon A de ce campus. Les deux autres restaurants qui restent fonctionnels peinent à satisfaire les étudiants qui les ont pris d’assaut. Conséquence du sinistre : se restaurer devient un parcours du combattant à l’intérieur du campus social de l’UCAD.



Le restaurant Central de l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar a fermé ses portes pour une durée de 72h. Les étudiants éprouvent de ce fait toutes les difficultés du monde pour se restaurer. L’impact de l’incendie qui a ravagé une partie du restaurant est énorme. Cheikh Bop, étudiant en Licence1 à la Faculté des Sciences juridiques et politiques, rencontré aux alentours de la direction du COUD (Centre des œuvres universitaires et sociales de DAKAR), explique : « Je  loge  au  pavillon  A.    Vers  les coups de 5h du matin, j’ai entendu des  étudiants  crier  disant  que  le restaurant  Central  est  en  feu.  Il semble que l’origine de l’incendie proviendrait d’une fuite de gaz. La situation est vraiment grave. Il faut trouver très vite une solution pour résoudre ces longues attentes qui se  font  sous le chaud  soleil », se désole-t-il.

Le rang que forment les étudiants pour pénétrer dans les restaurants épargnés est inhabituel et donne plutôt l’aspect d’un serpent de mer. Comme toujours, en de pareilles situations, les étudiants ont du mal à garder leur calme. D’où leurs sempiternelles disputes qui se terminent souvent par des bagarres pour s’approprier les meilleures places dans les longues queues qui se forment aux entrées des deux restaurants fonctionnels. Ce qui fait qu’ils perdent beaucoup de leur temps pour prendre le petit déjeuner.

Autres impairs: face à l’afflux d’étudiants qui dépasse de loin la capacité d’accueil de ces deux restaurants, la qualité des repas servis s’en ressent. Trouvé dans un jardin public, un étudiant qui requiert l’anonymat confie : « Cette situation que nous vivons va forcément impacter sur nos études. Certains vont devoir se lever tôt le matin vers 5h 30mn pour prendre le petit déjeuner. Ceci, pour éviter d’éventuelles bousculades qui peuvent tourner à de violentes bagarres qui peuvent même être mortelles. Et dans cette situation, les plus vulnérables sont les étudiantes », confie notre interlocuteur.

Et c’est mal- heureusement le constat qu’il convient de faire. Car très peu d’étudiantes sont présentes dans les différents rangs. Ndèye Yacine Diop, étudiante à la Faculté des Lettres et Sciences humaines en Master1 au département Anglais confie : « Je ne peux pas passer des heures sous cette chaleur pour un déjeuner qui n’en vaut pas la peine ». Cette demoiselle dit préférer s’acheter à manger chez les gargotiers plutôt que de subir cette épreuve physique. Pour mettre fin à ce calvaire, une partie des employés responsables du restaurant central est déployée au restaurant Self situé derrière le pavillon et le restant de l’effectif au restaurant Argentin, situé à quelques pas du pavillon Q.

L’incendie n’a pas manqué d’inquiéter les parents, surtout ceux d’entre eux qui habitent à l’intérieur du pays. Ces parents ne cessent d’appeler pour s’enquérir de la situation de leurs enfants. Pour éclairer l’opinion sur cet incendie, Mme Néné Jupiter, responsable de la cellule du département de communication du COUD, a sorti un communiqué signé par le Directeur général du Coud pour rassurer les étudiants. A l’en croire, grâce à l’intervention des sapeurs- pompiers, l’incendie a été circonscrit vers 5h 41mn. Les premières analyses, en attendant les conclusions de l’enquête ouverte par la police, auraient permis de constater qu’il n’y a aucune défaillance technique. A l’évaluation, les dégâts sont estimés à deux marmites endommagées et des carreaux décapés ».

Plus de peur que de mal, donc. Toutefois le communiqué ne donne aucune information sur les causes de l’incendie. Pour l’instant, les deux seuls restaurants ouverts peinent à satis- faire les étudiants qui vivent un calvaire pour se restaurer. Et le combinaison du chaud soleil, des longues queues et des ventres qui crient famine n’est évidemment pas de nature à calmer les nerfs des pensionnaires du campus de l’UCAD. Bien au contraire !

Le Témoin

AYOBA FAYE

Jeudi 20 Février 2020 09:10


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