Les autorités sud-africaines nient toute xénophobie dans les violences

Les responsables politiques sud-africains continuent de nier le caractère xénophobe des attaques qui ont pris pour cibles les étrangers africains en avril, faisant au moins six morts et des milliers de déplacés. Les représentants du comité parlementaire chargé d’enquêter sur ces attaques étaient vendredi en visite sur le terrain à Jeppestown et à Soweto, deux foyers des violences. Ils ont mis en garde contre l’emploi du terme « xénophobie » qui conduit à des « conclusions hâtives », selon eux.



Un soldat sud-africain monte la garde pendant une opération de police dans le township d'Alexandra, le 23 avril 2015. REUTERS/Mike Hutchings

Le comité parlementaire a pour mission d’évaluer « les causes  profondes » des violences qui ont visé les étrangers  afin qu’un tel drame ne se reproduise pas. Pourtant, en visite sur le terrain, pas question de parler de xénophobie. Les deux co-présidents du comité l’ont fermement affirmé, citation du dictionnaire à l’appui : les Sud-Africains ne « ressentent pas une haine extrême pour les étrangers », il est donc faux de parler de « xénophobie », selon eux. Ils ont même mis en garde les médias, accusés d’attiser les tensions en employant ce terme.

Le comité parlementaire pointe plutôt des causes économiques et la criminalité, des arguments déjà largement mis en avant par le gouvernement. La lutte contre l’immigration illégale reste également une priorité. L’armée pourrait d’ailleurs continuer à travailler aux côtés de la police jusqu’au mois de mars 2016, dans le cadre de l’opération Fiela. Cette opération conjointe, très critiquée, a déjà mené à de nombreuses arrestations et des centaines d’expulsions depuis avril.

Le comité parlementaire a rencontré des leaders traditionnels et entendu le compte-rendu de responsables de la police vendredi. Ses conclusions sur les causes des violences sont attendues pour le mois de septembre.


Rfi.fr

Samedi 11 Juillet 2015 12:51


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