Il est 11 heures 30 minutes à Niary Tally. Un quartier populaire situé au cœur de la capitale sénégalaise. Malo Diagne est assis devant sa modeste demeure. Jambes croisées, les pensées ailleurs, il accueille une équipe de PressAfrik, avec un air plus ou moins méfiant. Une fois les Salamaleks effectués et l'objet de la visite dévoilée, ce père de famille d'une cinquantaine d'année demande aux reporters qu'il a en face de lui donner un instant. Il entre dans sa maison et ressort une minute plus tard avec un masque tissu bleu bien vissé sur le visage.
À moins de 10 jours de la célébration de la fête (ce sera le 31 juillet), notre premier interlocuteur n'a toujours pas acheté de mouton. La raison ? "Toutes les portes sont fermées. Rien ne va", lance-t-il avant d'expliquer: "Avec le coronavirus, tout est au point mort. Nos activités, nos démarches et même les sollicitations sur lesquelles on comptait. Tout est compromis. C'est une situation très difficile à laquelle nous sommes confrontés"
Mallo Diagne va continuer les démarches pour avoir un mouton d'ici le 31 juillet. Mais celles-ci n'aboutissent pas, il s'en remettra à la volonté divine.
Le recours à la volonté divine
Une rue plus loin, près du terrain de foot Gouy Senghor, Farma Thiam, sagement assisse devant son étal de poissons frais. Elle est l'homme à tout faire chez elle. Sur sa tête, pèsent toutes les dépenses liées à la fête de Tabaski. Le mouton, l'habillement des enfants etc. Elle éprouve également beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts.
"Je n'ai toujours pas de mouton de Tabaski. Je compte en acheter, si possible, avec le peu d'argent que je gagne avec la vente de mes Yaboye (variété de poisson très prisée au Sénégal), mais c'est vraiment difficile avec cette crise économique", confie-t-elle à l'équipe de PressAfrik.
Et comme le sieur Diagne, cette dame ne va pas casser toutes ses dents pour se procurer un mouton. S'il n'y a pas moyen de s'en procurer un, elle la fêtera avec les moyens du bord. Et accepter volonté divine...
A quelques mètres de là, habite le vieux Mamadou Ndiaye. Habillé d'un boubou traditionnel de couleur mauve, son masque noir accroché au visage, ce autre père de famille n'est toujours pas arrivé à acheter un mouton. S'activant dans le secteur informel, il accuse la pandémie de Covid-19 d'avoir plombé toutes ses activités. "C'est très dur comme situation. Je m'active dans le secteur informel et le Coronavirus a beaucoup impacté sur son travail. Je prie vraiment Dieu pour qu'il éradique cette maladie. On va continuer les démarches pour se procurer un mouton; en comptant aussi sur la bonté divine", se résout-il.
A l'image des sieurs Mallo Diagne, et Mamadou Ndiaye, de la dame Farma Diagne, beaucoup de chefs de familles sénégalais ont d'énormes difficultés pour trouver un mouton à sacrifier le 31 juillet prochain. En plus de la rareté du produit et de la cherté du cheptel disponible, il y a un manque criard d'argent décrié par la majeure partie des populations.
Les 810 000 têtes de moutons promises par le ministre de l'Elevage Samba Ndiobène Ka ne sont toujours pas présentes sur le marché.
Regardez la vidéo !
À moins de 10 jours de la célébration de la fête (ce sera le 31 juillet), notre premier interlocuteur n'a toujours pas acheté de mouton. La raison ? "Toutes les portes sont fermées. Rien ne va", lance-t-il avant d'expliquer: "Avec le coronavirus, tout est au point mort. Nos activités, nos démarches et même les sollicitations sur lesquelles on comptait. Tout est compromis. C'est une situation très difficile à laquelle nous sommes confrontés"
Mallo Diagne va continuer les démarches pour avoir un mouton d'ici le 31 juillet. Mais celles-ci n'aboutissent pas, il s'en remettra à la volonté divine.
Le recours à la volonté divine
Une rue plus loin, près du terrain de foot Gouy Senghor, Farma Thiam, sagement assisse devant son étal de poissons frais. Elle est l'homme à tout faire chez elle. Sur sa tête, pèsent toutes les dépenses liées à la fête de Tabaski. Le mouton, l'habillement des enfants etc. Elle éprouve également beaucoup de difficultés à joindre les deux bouts.
"Je n'ai toujours pas de mouton de Tabaski. Je compte en acheter, si possible, avec le peu d'argent que je gagne avec la vente de mes Yaboye (variété de poisson très prisée au Sénégal), mais c'est vraiment difficile avec cette crise économique", confie-t-elle à l'équipe de PressAfrik.
Et comme le sieur Diagne, cette dame ne va pas casser toutes ses dents pour se procurer un mouton. S'il n'y a pas moyen de s'en procurer un, elle la fêtera avec les moyens du bord. Et accepter volonté divine...
A quelques mètres de là, habite le vieux Mamadou Ndiaye. Habillé d'un boubou traditionnel de couleur mauve, son masque noir accroché au visage, ce autre père de famille n'est toujours pas arrivé à acheter un mouton. S'activant dans le secteur informel, il accuse la pandémie de Covid-19 d'avoir plombé toutes ses activités. "C'est très dur comme situation. Je m'active dans le secteur informel et le Coronavirus a beaucoup impacté sur son travail. Je prie vraiment Dieu pour qu'il éradique cette maladie. On va continuer les démarches pour se procurer un mouton; en comptant aussi sur la bonté divine", se résout-il.
A l'image des sieurs Mallo Diagne, et Mamadou Ndiaye, de la dame Farma Diagne, beaucoup de chefs de familles sénégalais ont d'énormes difficultés pour trouver un mouton à sacrifier le 31 juillet prochain. En plus de la rareté du produit et de la cherté du cheptel disponible, il y a un manque criard d'argent décrié par la majeure partie des populations.
Les 810 000 têtes de moutons promises par le ministre de l'Elevage Samba Ndiobène Ka ne sont toujours pas présentes sur le marché.
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