Les dirigeants ouest-africains s'emparent du dossier ivoirien

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunit en sommet extraordinaire pour discuter du dossier ivoirien, ce mardi, au Nigeria, après l'échec de la médiation de l'Union africaine conduite par Thabo M'beki.



La pression de la communauté internationale ne cesse de s'intensifier sur la Côte d’Ivoire. Ce mardi, les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunissent en urgence à Abuja, au Nigeria, pour tenter de trouver une solution à la crise politique qui paralyse le pays depuis le deuxième tour de l'élection présidentielle, qui s'est déroulé le 28 novembre.

Bien que la Côte d’Ivoire soit l'un des 15 membres de la Cédéao, aucun de ses dirigeants n'a été invité à participer au sommet au cours duquel ses voisins vont tâcher de trouver une position commune sur le dossier. Ce sommet intervient alors que le pays compte toujours, à ce jour, deux présidents, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Dès dimanche, la Cédéao a condamné l'investiture de Laurent Gbagbo.

La communauté internationale soutient Ouattara

Dépêché lundi à Abidjan par l'Union africaine (UA) pour une mission de 24 heures, l'ancien président sud-africain Thabo M'beki a, lui, appelé les dirigeants ivoiriens à faire "tout leur possible" pour "préserver la paix", alors que la tension qui règne dans le pays fait toujours craindre son embrasement.

La situation ivoirienne préoccupe également la communauté internationale. Au pouvoir depuis 10 ans, Laurent Gbagbo semble occuper la position la plus fragile. Le président sortant, reconduit dans ses fonctions vendredi par un Conseil constitutionnel tout acquis à sa cause, fait, depuis, l'objet de nombreuses critiques à l'étranger.

Son rival, Alassane Ouattara, bénéficie en revanche d'un très large soutien international : l'ONU, les États-Unis, la France, l'Union européenne, le Royaume-Uni, l'Organisation internationale de la Francophonie ont ainsi reconnu sa victoire.

Barack Obama a, en particulier, mis en garde Laurent Gbagbo contre un "isolement accru" de son régime sur la scène internationale et l'a menacé de subir les "conséquences de ses actes injustes" s'il s'accroche au pouvoir. Laurent Gbagbo a envoyé des émissaires en tournée dans la sous-région pour demander le soutien de ses pairs.

L’ONU retire son "personnel non essentiel"

Présente dans le pays depuis plusieurs années, l’ONU a annoncé lundi soir le retrait de "son personnel non essentiel" de Côte d'Ivoire, soit 460 personnes sur les 10 000 casques bleus, policiers et employés civils présents dans le pays.

Le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, a par ailleurs indiqué qu’il demeurait profondément préoccupé" par la crise.

France Télécom-Orange a également décidé de rapatrier ses salariés français ou binationaux non indispensables ainsi que leurs familles, soit une vingtaine de personnes.

Le couvre-feu nocturne, qui devait initialement s'achever lundi, a par ailleurs été prolongé d'une semaine par Laurent Gbagbo, signe que la tension reste forte sur les bords de la lagune Ébrié.

Pur les Ivoiriens, la seule bonne nouvelle de ces derniers jours réside dans la réouverture, lundi, des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, qui étaient fermées depuis jeudi.
Click here to find out more!

France24.com

Mardi 7 Décembre 2010 09:11


Dans la même rubrique :