Les islamistes soudanais tentent de s'unir pour préparer l'après-Béchir

La conférence nationale du Mouvement islamique se réunit à Khartoum pour trois jours, en présence notamment de délégués venus de Tunisie et d'Egypte, du Qatar ou encore du Yémen. Le chef du Hamas palestinien, Khaled Mechaal, ou encore le leader d'Ennahda, le tunisien Rachid Ghannouchi sont présents. Ghannouchi, qui entretient des liens serrés avec les deux frères ennemis soudanais, le président Omar el-Béchir et son ancien allié Hassan al-Tourabi, prône un rapprochement entre les deux hommes. En toile de fond, l'unité du Mouvement islamique soudanais et la préparation de l'après-Béchir.



Le secrétaire général du Mouvement islamique soudanais, vice-président du Soudan Ali Osman Taha avec le leader du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, le 15 novembre, à Khartoum.

Réunifier le Mouvement islamique soudanais, voilà l'objectif de la conférence qui s'est ouverte ce jeudi 15 novembre à Khartoum pour trois jours. En clair, il s'agit de réconcilier les deux frères ennemis, le président Omar el-Béchir et son ancien allié, devenu son principal, opposant Hassan al-Tourabi.

Ce dernier, invité à la conférence, a choisi de ne pas s'y rendre mais il a envoyé aux délégués un message écrit pour dénoncer la collusion entre les islamistes et l'armée, source selon lui de tous les maux que traverse notamment le Soudan. A la tribune, les délégués des Frères musulmans, mais aussi le dirigeant du Hamas, Khaled Mechaal, ont lancé un appel pressant à la réconciliation. Une entreprise à laquelle travaille aussi le tunisien Rached Ghannouchi. Le fondateur d'Ennhada est un grand ami d'Hassan al-Tourabi et d'Omar el-Béchir. Comme beaucoup, il redoute que la guerre de succession politique qui s'est ouverte depuis plusieurs mois ne se traduise par une perte d'influence de la mouvance islamique soudanaise.

Ghannouchi devrait proposer une initiative pour réconclier le Parti du congrès national (NPC) d'Omar el-Béchir et le Parti du Congrès du peuple (PCP) de Tourabi. Mais ce dernier semble pour l'instant plus préocccupé de nouer des alliances avec les partis d'opposition comme le parti Ouma de Sadek el-Madhi, et ce, afin de contrer le président Béchir.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Vendredi 16 Novembre 2012 09:58


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