La BBC, qui émet dans le pays en anglais, en français et en kinyarwanda, avait vu, en 2009, ses émissions en langue rwandaise, très populaires, suspendues pendant deux mois, accusées par les autorités de donner la parole à des « négationnistes » et de mettre en péril la réconciliation du pays. Une suspension qui avait été critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse.
Le gouvernement rwandais n’a pour l’instant pas réagi à cet appel du Parlement. La semaine dernière, lors d’une conférence de presse, Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement avait assuré que le Rwanda réagirait « à la mesure de l’offense », sans plus de précisions.
Contacté par RFI jeudi, la BBC a une nouvelle fois réfuté les accusations de négation du génocide des Tutsis. « Nous croyons que ce programme, qui a été produit par une équipe de la BBC en charge de l’actualité générale à Londres et diffusé au Royaume-Uni, a apporté une contribution précieuse à la compréhension de l'histoire tragique du pays et de la région, détaille un porte-parole de la BBC. Le génocide au Rwanda soulève des questions extrêmement douloureuses mais la BBC a le devoir d’enquêter sur des sujets difficiles et exigeants. Nous regrettons qu’il y ait des appels à des sanctions contre la BBC au Rwanda. Il y a des canaux appropriés pour se plaindre de tout programme de la BBC et la menace de mesures directes contre un radiodiffuseur indépendant est inappropriée. »