Lettre militante : Soyons sincères et loyaux !



Jadis, bastion électoral prisé par les politiciens, la Médina n'est pas encore tombée sous le charme de l’Alliance pour la République (Apr). Pas de quoi se donner la tête pour les apéristes ! En effet, la réalité en est que la jeune formation politique du président Macky Sall demeure jusqu’ici minée par des rivalités profondes. Force est bien d'admettre, si l'on prend soin d'en parler aujourd’hui, c'est que cette situation trop longtemps négligée a été plus ou moins favorisée par un manque d'autorité politique. Façon alarmante de toucher le fond du problème : les divergences notées du côté des femmes – c’est une affaire bien compliquée –, le manque de dynamisme chez les jeunes (ils demandent à être aidés et soutenus) ; les cadres, eux, diront ne rien comprendre de la léthargie qui règne à leur niveau. Ils emprunteront à Robert Mallet son vers célèbre "l'horloge marche, mais sans aiguille. Elle n'avance ni ne retarde" pour qualifier tristement la vie politique de l’Alliance pour la République ici à la Médina ? Malheureusement, l'inévitable arriva : certains militants rebelles, pris dans le jeu des factions, n'ont pas hésité à investir le terrain de la contestation, posant en toile de fond une querelle de légitimité historique et politique. C’est là, peut-être, toute l’explication qu’il faut donner à ces accusations et plaintes sur la place publique. Est-ce là une frustration partielle ou générale : qu’en est-il exactement ? De quel autre mal congénital, l’Apr/Medina souffrirait-t-elle ?

Une guéguerre mal conduite

Dans l’esprit des fractionnistes qui préconisent le "jihad politique" ou s’y résignent, il apparait un sentiment en leur sein : celui d'être laissés en rade. C’est là justement le point de départ de toute leur colère qui procèderait invariablement du traitement qu'on leur a réservé, en tant que membre d'un parti au pouvoir. Selon eux, l’arbre qui devait le leur est coupé à partir de ses racines. Poursuivant, qu’un arbre sans racines, peut certes porter parfois de fleurs, mais jamais de fruits. Pour les autres, l’écrasement arbitraire dont ils en sont victime, parce que des soupçons politiques sont portées sur eux, accusés de rouler pour leurs adversaires. Cette "exclusion partielle", politiquement condamnable peut être considérer comme étant le dessous d’un combat politique dont les antagonistes sont très souvent partagés entre ambitions et stratégies d’étouffement. A leur corps défendant, on devine déjà les réponses des accuses " Certes, on a le devoir de prendre en compte cette insatisfaction, mais ceux qui, pour la plupart, remettent en cause notre légitimité, ne cherchent que le buzz, puisque leur aventure individuelle n'est qu'une ruse trompeuse où la démagogie le dispute à l’utopie". Qu’à cela ne tienne, il faut faire remarquer, et c’est déplorable, la manipulation et l'utilisation de jeunes du parti comme chair à canon à travers des assauts programmés.

Pour une unité d’action

Est acceptable aujourd’hui, à ce tournant decisif et moment crucial de notre commun destin, de  s’autoflageler publiquement. Soyons sincères et loyaux envers le Président Macky Sall. C’est là que la reconstitution de la famille républiciane est nécessaire, comme ce fut à la présidentielle en 2012. A nous donc de renforcer notre cohésion et recréer les conditions politiques de notre existence pour permettre au président Macky Sall de décrocher un second mandat. C’est bien possible et nous en avons le potentiel électoral, l'intelligence politique, la volonté militante aussi. Il ne reste qu'à toutes ces forces disparates,  quelque peu essoufflées par nos divisions internes, de saisir cette opportunité pour renforcer notre « force de frappe» contre l'ennemi. Il y a la une nécessité de continuer cet énorme travail de massification deja entame autour de responsables politiques, élus a des postes électif et consultatif, directeurs et ministres. Pourvu que ceux-ci comprennent qu’aucune élection n’est jamais gagnée d’avance. Alors, la seule voie royale qui nous mènerait vers la réélection du Président Macky Sall est de pacifier les relations entre les militants, les responsables dans une totale confiance qui reste le meilleur et le plus nécessaire des gages de sincérité et de loyauté.

Bref, il nous faut donc changer d'horloge et permettre aux aiguilles de reparaître et tourner convenablement, car l'heure de la protestation est passée : c'est maintenant l'heure de se reconstituer et évidemment tirer les leçons de l’Histoire en évitant de rééditer les erreurs du passé malaisément vécues aux dernières municipales, après que nous ayons grillé notre unité à cause de règlements de comptes crypto-personnels. 

Gallo Thiam, Médina, Dakar

Mercredi 29 Juillet 2015 11:15


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