Dans l’objectif de tenir l’engagement de l’Accord de Paris sur le climat, les 150 participants à la Convention citoyenne pour le climat, réunis en 2019 par Emmanuel Macron, ont proposé 149 mesures destinées à « réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030, par rapport à 1990, dans un esprit de justice sociale ».
La proposition de loi « climat et résilience » contient, elle, 65 articles, décomposés en six grands titres, issus des propositions de la Convention : Se déplacer, se loger, consommer, produire et travailler, se nourrir et renforcer la protection judiciaire de l’environnement.
Pour Grégoire Fraty, membre de la Convention et fondateur de l’association « Les 150 », la loi climat n’est pas à la hauteur des propositions citoyennes. « En fait, toutes nos mesures sont bien reprises dans cette loi climat, mais souvent elles sont un peu rabotées, un peu détricotées, déplore Grégoire Fraty. On a changé des temporalités, on a changé un 2025 qui devient 2030. Alors forcément, on est content de voir la mesure sur la table, mais finalement, est-ce que cela répondra aux attentes de l'urgence climatique ? C'est une question qu'on se pose. En fait, le texte pose de bons leviers mais avec un manque d'ambition. On a l'impression qu'on a toujours un petit peu peur d'aller vite, et c'est cette peur-là qu'il faut réussir à lever avec les parlementaires parce que les bons leviers, c'est bien de les avoir sur la table, mais dans l'urgence climatique, il y a le mot "urgence", il faut aller vite ! Il faut faire les choses maintenant, pas les faire demain. C'est là où on a un peu notre déception : on a l'impression que le gouvernement veut changer les choses mais demain, alors que c'est aujourd'hui qu'il faut faire les choses. »
Le projet de loi devrait être étudié par l’Assemblée nationale à partir de fin mars. « Les 150 » comptent rencontrer les députés, pour les convaincre de le rendre plus efficace.
Coincé entre deux radicalités
Au sein de la Macronie, on le reconnaît : « La bataille de l’opinion s’annonce très rude. » Comme souvent, le président et son gouvernement sont pris entre deux feux : ceux pour qui la loi est trop contraignante et ceux pour qui elle manque d’ambition - ceux qu’on entend le plus fort. « On est coincé entre deux radicalités, celle des conservateurs et celles des radicaux verts ! Mais ce n'est pas notre électorat », se rassure une ministre en privé.
Cependant, beaucoup – notamment le chef de l’État – s’agacent des procès répétés en inaction climatique à un peu plus d’un an de la présidentielle. Pour un cadre de la majorité, cette loi est donc l’occasion de démontrer que le quinquennat Macron « est plus vert qu’il n’y paraît ». Un membre du gouvernement le concède : « Pour l’instant, on ne réussit pas à marquer des points sur l’écologie. Il nous faut une victoire symbolique, que la Convention citoyenne aboutisse à quelque chose de concret. »
Au ministère de de la transition écologique, on est persuadé que l’initiative inédite de la Convention citoyenne et la loi qui en découle feront date. Certains sont plus pessimistes : « Quoi qu’on fasse, on ne sera pas crédible sur l’écologie et on n’inversera pas la tendance d’ici à la présidentielle », soupire un député marcheur, qui ajoute : « Ça n’est pas pour ça qu’il ne faut pas qu’on avance ! »
La proposition de loi « climat et résilience » contient, elle, 65 articles, décomposés en six grands titres, issus des propositions de la Convention : Se déplacer, se loger, consommer, produire et travailler, se nourrir et renforcer la protection judiciaire de l’environnement.
Pour Grégoire Fraty, membre de la Convention et fondateur de l’association « Les 150 », la loi climat n’est pas à la hauteur des propositions citoyennes. « En fait, toutes nos mesures sont bien reprises dans cette loi climat, mais souvent elles sont un peu rabotées, un peu détricotées, déplore Grégoire Fraty. On a changé des temporalités, on a changé un 2025 qui devient 2030. Alors forcément, on est content de voir la mesure sur la table, mais finalement, est-ce que cela répondra aux attentes de l'urgence climatique ? C'est une question qu'on se pose. En fait, le texte pose de bons leviers mais avec un manque d'ambition. On a l'impression qu'on a toujours un petit peu peur d'aller vite, et c'est cette peur-là qu'il faut réussir à lever avec les parlementaires parce que les bons leviers, c'est bien de les avoir sur la table, mais dans l'urgence climatique, il y a le mot "urgence", il faut aller vite ! Il faut faire les choses maintenant, pas les faire demain. C'est là où on a un peu notre déception : on a l'impression que le gouvernement veut changer les choses mais demain, alors que c'est aujourd'hui qu'il faut faire les choses. »
Le projet de loi devrait être étudié par l’Assemblée nationale à partir de fin mars. « Les 150 » comptent rencontrer les députés, pour les convaincre de le rendre plus efficace.
Coincé entre deux radicalités
Au sein de la Macronie, on le reconnaît : « La bataille de l’opinion s’annonce très rude. » Comme souvent, le président et son gouvernement sont pris entre deux feux : ceux pour qui la loi est trop contraignante et ceux pour qui elle manque d’ambition - ceux qu’on entend le plus fort. « On est coincé entre deux radicalités, celle des conservateurs et celles des radicaux verts ! Mais ce n'est pas notre électorat », se rassure une ministre en privé.
Cependant, beaucoup – notamment le chef de l’État – s’agacent des procès répétés en inaction climatique à un peu plus d’un an de la présidentielle. Pour un cadre de la majorité, cette loi est donc l’occasion de démontrer que le quinquennat Macron « est plus vert qu’il n’y paraît ». Un membre du gouvernement le concède : « Pour l’instant, on ne réussit pas à marquer des points sur l’écologie. Il nous faut une victoire symbolique, que la Convention citoyenne aboutisse à quelque chose de concret. »
Au ministère de de la transition écologique, on est persuadé que l’initiative inédite de la Convention citoyenne et la loi qui en découle feront date. Certains sont plus pessimistes : « Quoi qu’on fasse, on ne sera pas crédible sur l’écologie et on n’inversera pas la tendance d’ici à la présidentielle », soupire un député marcheur, qui ajoute : « Ça n’est pas pour ça qu’il ne faut pas qu’on avance ! »