#Magal2019: partagés entre douleur, tristesse et regret, des Thiantacones pleurent Cheikh Béthio (REPORTAGE)



Janatoul Mahwa. Fief du défunt Cheikh Béthio, guide des Thiantacones (disciples). Partagés entre douleur, tristesse et regret, ils pleurent leur guide, décédé le 7 mai dernier à Paris, des suites d'une maladie.

Ils semblent perdus. Debout en face de la résidence de Cheikh Béthio sise à Janatoul Mahwa, d'autres adossés au mur, têtes baissées, ils sont nombreux, ces disciples à pleurer la mort de leur guide. Peur eux, célébrer le Magal sans le Cheikh, est une des épreuves les plus difficiles à supporter.

"C'est douloureux de célébrer ce premier Magal sans Cheikh Béthio, mais nous devons être forts, car il faut accepter la volonté divine », réagit le chanteur Omaro, un des plus célèbres Thiantacones, avant de louer les qualités du nouveau guide, Serigne Saliou Thioune.

 

Évoquant la "division" qui règne entre Thiantacones, Omaro préfère parler du Magal à Janatoul Mahwa et non celui de Ngabou, où la troisième femme de Cheikh Béthio, Sokhna Aïda Diallo célèbre le sien. Après des chants religieux suivis d'un récital de Coran et des prières, l'actuel guide Serigne Saliou Thioune et sa délégation se dirigent vers une grande bâche installée à un jet de pierre de la maison pour le "berndé".

Sous cette bâche, toute sorte de nourriture s'y trouve. Des fidèles ont la liberté de se servir et de manger à leur faim. Venue de Dakar, Sokha Bâ, la trentaine dans sa tenue "Yaye Fall", (tenue traditionnelle portée à cette occasion) exprime la douleur qui l'anime en célébrant ce Magal sans Cheikh Béthio. "Hier, je n'ai pas dormi la nuit, je pleurais, je ne cessais de penser à Cheikh Béthio. Il nous manque, mais Dieu est grand", dit-elle, en larmes.

Voir tous les Thiantacones se réunir pour faire un seul Magal, Sokhna, très optimiste, y croit. "Comme le faisait le Cheikh, je suis convaincue qu'un jour viendra, nous allons tous nous réunir pour faire un seul Magal. En plus, je ne vois même pas de division, contrairement à ce que les gens disent", estime la demoiselle au teint clair.

Des milliers de fidèles mourides du Sénégal et d’autres pays célèbrent ce jeudi à Touba (centre)  le Magal, qui est une cérémonie de commémoration du retour en l’exil  de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises.

Des femmes et des jeunes hommes s’adonnent à la cuisine pour servir aux pèlerins. Selon des fidèles mourides, l’une des recommandations de Serigne Touba, est d’immoler chèvres, moutons, bœufs et chameaux pour l’accueil des pèlerins venus de partout.




Salif SAKHANOKHO

Jeudi 17 Octobre 2019 14:38


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