Mali: Bamako ouvert au dialogue avec le MNLA


Rédigé le Samedi 18 Mai 2013 à 13:34 | Lu 359 fois | 0 commentaire(s)


Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a été reçu ce vendredi 17 mai, au palais de l’Elysée, à Paris, par le président français, François Hollande. Le président malien a lancé un appel au dialogue au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Le mouvement touareg accepte la proposition mais les deux parties n’ont pas les mêmes exigences.



« Nous sommes prêts à discuter, à dialoguer », a déclaré le président par intérim du Mali. C’est la première fois que Dioncounda Traoré cite directement le MLNA et qu’il appelle au dialogue.

« La situation n’est pas bloquée du tout et je suis sûr qu’au moment où je vous parle, le MNLA est prêt à s’engager dans un dialogue sincère et profond avec le reste du Mali », a déclaré Dioncounda Traoré après un entretien d’une heure avec François Hollande.

Deux jours après la conférence des donateurs, à Bruxelles – qui a permis de recueillir plus de 3,25 milliards d’euros pour aider le Mali – les autorités maliennes sont tenues d’organiser l’élection présidentielle, prévue fin juillet. Certaines régions du nord du pays, comme celle de Kidal, sont sous contrôle du MNLA dont les responsables refusent toujours de déposer les armes, tout en réclamant une marge d’autonomie. L’Etat malien préfère, quant à lui, le terme de décentralisation.

« Le MNLA est constitué de Maliens avec lesquels nous allons dialoguer. Nous sommes certains que, dans la décentralisation que nous envisageons et qui prévoit des transferts importants de compétences, de responsabilités et de moyens, le MNLA trouvera son compte », a ajouté le président malien.

Cette déclaration de Dioncounda Traoré survient peu de temps après la nomination, par Bamako, d’un conseiller spécial pour le nord du Mali. Il s’agit de Tiébilé Dramé qui a pour mission d’aboutir à un compromis avec les groupes armés et, en tout premier lieu, avec les rebelles touaregs du MNLA pour permettre la tenue des élections sur tout le territoire et en particulier à Kidal, où le MNLA refuse jusqu'à maintenant le retour de l'administration et de l'armée maliennes.

Statut juridique et politique de l’Azawad : une priorité

Ainsi, Bamako semble vouloir tout faire pour que l’élection présidentielle se tienne aussi à Kidal, fief du MLNA. Cependant, même si le mouvement azawadien accepte la main tendue et si ses dirigeants s’en félicitent, la priorité n’est pas le scrutin mais le statut du nord du Mali. C’est ce qu’affirme Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, joint par RFI.

« Au sujet de l’élection présidentielle, ce qui doit être mis sur la table tout de suite, c’est le statut juridique et politique du territoire de l’Azawad. Comment gérer ce territoire, désormais ? Quelle est la place des populations autochtones ? Voilà les problèmes de fond », a déclaré le porte-parole du MNLA à RFI.

Le MNLA propose que des discussions, sur ces sujets, aient lieu le plus rapidement possible, à Ouagadougou, au Burkina Faso, sous l’égide du médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et des Nations unies.





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