L'émissaire de Bamako, Tiébilé Dramé affirme que l'ambiance des discussions était détendue, que l'écoute entre les interlocuteurs était bonne et surtout, que les bases d'un dialogue ont été posées.
« Nous sommes ouverts à la négociation », confirme Hama Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA présent à la rencontre. Il précise que « seront sur la table, l’indépendance de l’Azawad bien sûr, voire une fédération. Mais nous voulons des garanties : que la communauté internationale se porte garante de l’application par les deux parties d’un éventuel accord et que les négociations se fassent avec un gouvernement légitime à Bamako ».
Or ce dernier point laisse entrevoir d'éventuels blocages. Plusieurs responsables du MNLA à Nouakchott considèrent que le gouvernement par intérim manque justement de légitimité : « le comité de la junte n'est toujours pas dissout et on ignore encore qui aura réellement le pouvoir durant la transition », explique l'un d'eux.
L'émissaire de Bamako a également rencontré des représentants des communautés arabes du nord du Mali, qui l'ont assuré de leur attachement à l'intégrité territoriale du pays. Dans la matinée, au terme d'un entretien avec le président mauritanien Ould Abdelaziz, Tiébilé Dramé avait demandé à la Mauritanie de peser dans les négociations pour accélérer la résolution du conflit.
L'offre de dialogue d'Ansar Dine avec les autorités du Mali
Le principal groupe islamiste armé dans le nord du Mali, se dit « disposé » à discuter avec les autorités de Bamako. C’est une première ! Ansar Dine, c’est le nom du groupe armé dirigé par un leader touareg du nom de Iyad Ag Ghaly, qui prône la charia sur tout le territoire national, mais qui se dit contre la partition du Mali, contrairement aux rebelles touaregs du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad.
D’après nos informations, Ansar Dine ne souhaite pas une médiation occidentale dans le dialogue intérieur, mais privilégie le canal du Haut conseil islamique du Mali pour engager les discussions. Le Haut conseil islamique du Mali, est l’instance dirigeante des associations musulmanes du pays. Elle est très influente, et c’est à elle que Ansar Dine vient de remettre près de 200 soldats maliens faits prisonniers par les groupes armés dans le septentrion malien.
Ici à Bamako, cette offre de dialogue est plutôt bien accueillie. Dans l’entourage du président par intérim Dioncounda Traoré, on rappelle que les nouvelles autorités sont pour le dialogue, mais que s’il est nécessaire de faire la guerre pour reconquérir le nord du pays , elles n’hésiteront pas. Ce dimanche, le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo a été reçu par le président par intérim Doincounda Traoré. Et il a été notamment question de voies et moyens à dégager pour unifier le pays pour le moment, coupé en deux.
Mais quelles sont les conséquences pour la Mauritanie, quelles stratégies militaires et diplomatiques face à cette déstabilisation qui menace tout les pays de la région? Mohamed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, est formel : « pas d'intervention militaire » dans le nord du Mali.
Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de Mauritanie
"La Mauritanie n'a jamais envisagé une intervention militaire dans le nord du Mali. Les Maliens doivent régler le problème entre eux . Mais nous sommes là pour les aider, éventuellement".
Source: RFI