Mohamed Ould Abdel Aziz le président de la Mauritanie à Tunis, le 14 janvier 2012.
La coordination de l'opposition démocratique a jugé lundi 15 octobre « peu plausible » la version officielle de la blessure par balle du président Ould Abdel Aziz et demandé une enquête. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Mauritaniens partagent ce scepticisme. Pourtant, en recoupant les témoignages de plusieurs sources sécuritaires en charge du dossier, de personnel médical et de proches du président, la thèse de l'accident, bien que quelque peu rocambolesque, semble bien se confirmer, avec cependant quelques éléments qui diffèrent de la version officielle.
Vers 20h00 samedi, le président revenait d'une résidence au sud-est d'Akjoujt, où il passe régulièrement le week-end. Il aurait été lui-même au volant d'un 4x4, accompagné d'un proche. Une escorte réduite le suivait à distance.
A 40 km au nord de Nouakchott, le chef de l'Etat n'aurait pas ralenti à l'approche d'un point de contrôle. Le véhicule étant banalisé et sans escorte, le militaire, un officier de gendarmerie, ne l'aurait pas identifié. Rappelons que, depuis 2005, la Mauritanie a fait l'objet d'attaques d'AQMI souvent menées à bord de véhicules tout-terrain, et que dans le contexte actuel de la crise au nord Mali, l'état d'alerte autour de la capitale a été renforcé.
Le gendarme aurait effectué des tirs de semonce, puis pris en chasse le véhicule présidentiel, qui en réaction aux tirs, aurait emprunté une piste parallèle à la route. L'officier aurait alors tiré en roulant et une des balles aurait touché le président au dos avant de ressortir par l'abdomen.
Affaibli, le chef de l'Etat aurait appelé ses gardes du corps pour faire cesser la poursuite et passé le volant à son parent, qui l'aurait conduit à l'hôpital militaire. Une source médicale de cet hôpital confirme avoir vu le président arriver en voiture banalisée et rejoindre l'établissement à pied. Elle affirme également que la balle, traversante, aurait touché la région de l'estomac et du colon, mais pas de vaisseaux sanguins majeurs, ce qui expliquerait toutefois mieux une évacuation sanitaire que la blessure au bras de la version officielle.
L'opposition suspend la contestation
Dans un pays à l'histoire marquée par de nombreux coups d'Etat, l'absence, même provisoire, du président peut susciter des craintes. Mais la situation est calme actuellement à Nouakchott, où majorité et opposition jouent clairement l'apaisement afin de préserver la stabilité du pays.
Le ministre de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub, est formel : « Le gouvernement continue de travailler normalement. Et d'ailleurs, tous les voyages diplomatiques de ministres ont été maintenus. Nous fonctionnons comme lorsque le président est en déplacement. Il n’y a aucune vacance du pouvoir et le Premier ministre est en rapport avec le chef de l'Etat pour le tenir informé », affirme-t-il. Le ministre se dit aucunement préoccupé. « Nous savons que le président est hors de danger et entre les mains de spécialistes, nous attendons son retour prochainement », explique-t-il.
De son côté la COD, la coordination de l'opposition démocratique, a affirmé avoir « de grandes réserves » sur la version officielle de la fusillade, qu'elle juge « peu plausible ». Toutefois, elle a choisi de jouer l'apaisement et annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre de ses activités de contestations du pouvoir. Saleck Sidi Mahmoud, permanent de la COD, évoque un geste responsable et patriotique : « Le pays est dans une situation anormale. Nous voulons éviter tout tiraillement politique pour garantir le calme nécessaire à la stabilité. Il s'agit de ne pas donner de prétexte à qui que ce soit pour exploiter la situation et menacer les institutions », explique-t-il. La COD réclame toujours le départ du président, précise Sidi Mahmoud, mais « pas dans cette situation et pas de cette manière ». Le ministre de la Communication a salué cette position. « Le président, symbole de l’Etat, a été touché. Il est donc normal que ce soit un moment de recueillement, d’unité et de grande solidarité », a-t-il conclu.
Source: RFI
Vers 20h00 samedi, le président revenait d'une résidence au sud-est d'Akjoujt, où il passe régulièrement le week-end. Il aurait été lui-même au volant d'un 4x4, accompagné d'un proche. Une escorte réduite le suivait à distance.
A 40 km au nord de Nouakchott, le chef de l'Etat n'aurait pas ralenti à l'approche d'un point de contrôle. Le véhicule étant banalisé et sans escorte, le militaire, un officier de gendarmerie, ne l'aurait pas identifié. Rappelons que, depuis 2005, la Mauritanie a fait l'objet d'attaques d'AQMI souvent menées à bord de véhicules tout-terrain, et que dans le contexte actuel de la crise au nord Mali, l'état d'alerte autour de la capitale a été renforcé.
Le gendarme aurait effectué des tirs de semonce, puis pris en chasse le véhicule présidentiel, qui en réaction aux tirs, aurait emprunté une piste parallèle à la route. L'officier aurait alors tiré en roulant et une des balles aurait touché le président au dos avant de ressortir par l'abdomen.
Affaibli, le chef de l'Etat aurait appelé ses gardes du corps pour faire cesser la poursuite et passé le volant à son parent, qui l'aurait conduit à l'hôpital militaire. Une source médicale de cet hôpital confirme avoir vu le président arriver en voiture banalisée et rejoindre l'établissement à pied. Elle affirme également que la balle, traversante, aurait touché la région de l'estomac et du colon, mais pas de vaisseaux sanguins majeurs, ce qui expliquerait toutefois mieux une évacuation sanitaire que la blessure au bras de la version officielle.
L'opposition suspend la contestation
Dans un pays à l'histoire marquée par de nombreux coups d'Etat, l'absence, même provisoire, du président peut susciter des craintes. Mais la situation est calme actuellement à Nouakchott, où majorité et opposition jouent clairement l'apaisement afin de préserver la stabilité du pays.
Le ministre de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub, est formel : « Le gouvernement continue de travailler normalement. Et d'ailleurs, tous les voyages diplomatiques de ministres ont été maintenus. Nous fonctionnons comme lorsque le président est en déplacement. Il n’y a aucune vacance du pouvoir et le Premier ministre est en rapport avec le chef de l'Etat pour le tenir informé », affirme-t-il. Le ministre se dit aucunement préoccupé. « Nous savons que le président est hors de danger et entre les mains de spécialistes, nous attendons son retour prochainement », explique-t-il.
De son côté la COD, la coordination de l'opposition démocratique, a affirmé avoir « de grandes réserves » sur la version officielle de la fusillade, qu'elle juge « peu plausible ». Toutefois, elle a choisi de jouer l'apaisement et annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre de ses activités de contestations du pouvoir. Saleck Sidi Mahmoud, permanent de la COD, évoque un geste responsable et patriotique : « Le pays est dans une situation anormale. Nous voulons éviter tout tiraillement politique pour garantir le calme nécessaire à la stabilité. Il s'agit de ne pas donner de prétexte à qui que ce soit pour exploiter la situation et menacer les institutions », explique-t-il. La COD réclame toujours le départ du président, précise Sidi Mahmoud, mais « pas dans cette situation et pas de cette manière ». Le ministre de la Communication a salué cette position. « Le président, symbole de l’Etat, a été touché. Il est donc normal que ce soit un moment de recueillement, d’unité et de grande solidarité », a-t-il conclu.
Source: RFI