
Une vive colère règne actuellement dans le département de Médina Yoro Foula, au sud du Sénégal, après la destruction par incinération de de charbon de bois par des éléments supposés appartenir aux forces armées. L’acte, survenu récemment, a provoqué l’indignation des exploitants forestiers locaux, qui crient à l’injustice.
C’est dans le village de Sinthiang Demba que l’Union Nationale des Exploitants Forestiers du Sénégal (UNEFS) a organisé un point de presse pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’« abus de pouvoir ». Selon les victimes, les produits détruits – estimés à une valeur de cinq millions de francs CFA – provenaient d’aménagements forestiers réglementés et non de coupes illicites.
Mamadou Salif Mballo, président national de l’UNEF, s’est dit « surpris » par cette opération. « Ce ne sont pas des produits toxiques. Ce sont des produits de valeur. Je ne vois pas l’utilité de brûler du bois déjà en semi traitement, coupé et assemblé », a-t-il déclaré face à la presse locale, visiblement consterné.
Les exploitants forestiers soutiennent que les produits incinérés respectaient les normes de gestion durable des forêts et qu’ils étaient destinés à la commercialisation légale. Ils appellent à une clarification rapide de la situation.
Interpellé sur cette affaire, le Commandant de la zone militaire numéro 6 a indiqué que la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA) va communiquer incessamment pour apporter des précisions et éclairer la lanterne de l’opinion .
En attendant cette communication officielle, le climat reste tendu dans cette zone frontalière, où les questions liées à l’exploitation forestière demeurent sensibles
Ismaila Mansaly