Militaires en colère en Côte d'Ivoire: «Le président a compris»

Les militaires de plusieurs casernes en Côte d'Ivoire ont manifesté ce mardi 18 novembre contre des impayés de soldes qui remontent, pour certains, à plusieurs années. RFI a rencontré des militaires excédés du bataillon des commandos parachutistes dans le camp d'Abobo, au nord d'Abidjan.



Les soldats ivoiriens bloquent l'une des rues principales d'Abidjan, le 18 novembre 2014. AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Au camps militaire d'Abobo, le premier bataillon des commandos parachutistes se rassemble pour « descendre les couleurs ». Mardi, plusieurs centaines de militaires ont manifesté pour réclamer le paiement de leurs arriérés de leur solde. Parti de Bouaké, le mouvement s'est étendu dans la plupart des grandes villes du pays, à Abidjan, la capitale économique, Ferkéssédougou et Korhogo, deux villes du Nord, ainsi que Bondoukou et Abengourou, dans l'est. Les militaires mécontents ont investi durant une demi-heure les locaux de la Radio-Télévision publique à Bouaké. Ils ont enregistré un message afin d'expliquer leurs revendications.

A Abobo, les militaires restent fermes. Ils ont été suffisamment patients, estime un caporal. « Depuis les accords de Ouagadougou, nous avons attendu, parce que nous savions que le pays traversait un moment difficile. Entre le 1er janvier 2009 jusqu'au sixième mois de 2011, rien n'a été payé. Le président doit prendre des décisions pour régler cette situation. Il doit dire " votre problème est résolu ", c'est ce que nous voulons entendre. »

Ne pas confondre « revendication » et « mutinerie »

Déterminés, les militaires réaffirment leur volonté de manifester dans le calme. Le mot d'ordre : rester vigilant face aux engagements pris par les ministres de la Défense et de l'Intérieur, qui se sont engagés à verser les arriérés de solde entre novembre 2014 et décembre 2014, mais aussi veiller à ce que la mobilisation ne dégénère pas. Les militaires insistent : il s'agit de « revendications » et non d'une « mutinerie ».

Une nuance « appréciée » par le gouvernement, souligne le ministre de l'Intérieur, Ahmed Bakayoyo, qui assure : « Ce que je veux dire aux jeunes ? Vous vous êtes exprimés, le président a compris, il a donné des instructions au Parlement pour régler votre problème. Comme on dit chez nous en Afrique : quand tu as raison, il ne faut pas gâter ta raison. Je leur demande de rester comme ils ont été : raisonnables. Nous avons entamé des discussions précises pour les modalités d'exécution. »

Ce mardi soir, une patrouille nocturne a été organisée au camps militaire d'Abobo. Un malfrat a été tué et six autres arrêtés mardi alors qu'ils tentaient de profiter de la situation.


Rfi.fr

Mercredi 19 Novembre 2014 09:59


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