Opinion: "Le Sénégal est un pays détruit et démembré dans ses composantes"



En 1981, à la faveur de la prestation de serment du Président Abdou DIOUF, suite à la démission du Président-Poète (Léopold Sédar SENGHOR), le Président de la Cour suprême d’alors, feu Kéba MBAYE, avait déclaré, sur un ton solennel avec beaucoup de courage et de lucidité, que les sénégalais sont fatigués. Plus de trente (30) années après, ils le demeurent encore davantage, tants leurs conditions de vie se sont détériorées drastiquement.

L’alternance politique intervenue en 2000 avait suscité beaucoup d’espoirs, davantage sous l’angle de la restauration des valeurs et de toutes les valeurs (républicaines, sociales, religieuses, culturelles, etc.) que sur le plan du redressement économique en termes de données quantitatives ou qualitatives. Que d’espoirs déçus ! En vérité, la situation est allée de mal en pis.

Aujourd’hui, le Sénégal est de nouveau à la croisée des chemins. Il nous faut donc prendre définitivement la bonne direction, en cessant de sublimer simplement les valeurs, mais en les incarnant par l’exemplarité, surtout au niveau des sphères étatiques et religieuses.

Les Assises nationales, de par la pertinence de ses conclusions et des espoirs suscités au sein des populations (car il s’est agi de larges concertations nationales), constituent une très belle opportunité pour remettre le pays au travail et sur les rails de la bonne gouvernance et de l’émergence économique. La démarche est singulièrement à la fois novatrice et pédagogique dans l’histoire politique du Sénégal. Son programme induit véritablement des changements qualitatifs dans tous les domaines de la vie nationale. Bien plus qu’une rectification de l’alternance politique de 2000, il est question, en somme, de ruptures dans toutes les formes de gouvernance.

Il me semble, à l’orée du second tour de l’élection présidentielle de 2012, que le Président Macky SALL, possède les atouts nécessaires pour conduire les changements tant attendus pour sortir les sénégalais, qui n’en peuvent plus, de toutes les pauvretés (matérielle, financière, éducationnelle, morale,…).

Le leader de l’APR peut et doit incarner, dans cette phase de l’élection présidentielle, le candidat de « l’unité et du rassemblement », en se positionnant comme le candidat de large rassemblement.

Il est heureux, à ce titre, qu’il ait réaffirmé, avec force, son engagement à respecter les recommandations des Assises nationales dont l’épine dorsale est symbolisée par la charte de bonne gouvernance démocratique.
Le Sénégal a besoin, ainsi qu’il est admis par la généralité des analystes, d’une refondation de la république marquée essentiellement par un rééquilibrage des trois pouvoirs fondamentaux : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Dans ce contexte, la Presse entière et l’opinion nationale devront continuer à jouer son rôle important de vigie. Il va sans dire que cette refondation passe nécessairement par ce que certains ont appelé «transition ».
Macky SALL, homme doté d’une bonne capacité d’écoute, ce qui n’est pas l’apanage de bon nombre de leaders, d’un grand certain sens du sérieux et de la courtoisie, d’un esprit d’abnégation et de courage dans le travail, d’un proche entourage de qualité et valeureux, possède le profil de l’emploi. Ainsi, acceptant aisément de travailler en équipe avec toutes les forces vives de progrès de la nation, nul doute que Macky SALL relèvera les nombreux et variés défis auxquels le Sénégal est confronté, face à des facteurs exogènes contraignants, en s’appuyant sur l’immense réservoir de ressources humaines dont dispose notre pays, par la grâce de Dieu.
C’est bien pourquoi, dans cette perspective magnifique pour notre pays, toutes les forces politiques, les forces vives de la nation tout entière, ont l’obligation, dès lors, de soutenir, sans réserve, le candidat Macky SALL au second tour, afin de lui assurer une victoire éclatante et écrasante, par un score sans appel. J’en appelle donc à un soutien non pas seulement nominal, mais réel, c’est-à-dire un soutien agissant. Un soutien réel signifie un engagement à battre campagne sérieusement par des actions concrètes sur le terrain et à sécuriser le vote des citoyens. Tous les citoyens sont interpelés par ce combat républicain. D’ores et déjà, le leader de Benno Siggil sénégaal s’est inscrit dans cette voie.

Le Sénégal est un pays «détruit » dans son tissu social, « démembré » dans ses composantes. Alors, à l’image du mot du célèbre historien burkinabé Joseph KI-ZERBO, il faut remembrer l’Osiris sénégalais. En un mot, il urge de le ressusciter, de le sauver, sans mésestimer ni surestimer les capacités de nuisance des tenants de l’immonde et calamiteuse gouvernance actuelle.

Pour réussir l’assaut final, nous devons tous avoir, constamment à l’esprit, ce hadith du prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) : « Il faut avoir trois craintes dans la vie : craindre Dieu, celui qui craint Dieu et celui qui ne craint pas Dieu ». Car, ce dernier est capable de tout.

Puisse Dieu préserver le Sénégal dans la paix, la concorde et la justice. Amine.
Sidy LO
Inspecteur principal des Impôts et des Domaines
Membre de l’ANCP - AFP

Jean Louis DJIBA

Jeudi 8 Mars 2012 11:33


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