Opinion - Sénégal : LE REGIME DE LA MAGOUILLE

Les Sénégalais en ont las des magouilles du Président Abdoulaye WADE, qui ne cesse de tricher en amont et en aval. Le constat partagé, est que, toutes les élections organisées depuis 2000, sont entachées d’incohérences, d’irrégularités et d’incongruités. Les locales du 22 mars 2009 n’y échapperont pas, parce que, leurs montages sont lourdement pipés et truqués. De facto, le Sénégal actuel n’est pas disposé à organiser des élections mais plutôt des sélections, vu que son processus électoral est confronté à des contradictions, limites et ambiguïtés qui ne garantissent guère la régularité et la transparence d’un scrutin normal. Force est de constater que le Parti Etat- PDS et ses alliés, dans leur mince Coalition Sopi 2009, se manifestent par une détermination à décrédibiliser les acquis de notre processus électoral. Moult sont les griefs qui ne satisfont pas la plate forme revendicative d’une démocratie citoyenne, participative et consensuelle.



D’abord le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane SY, en tant que candidat à Saint Louis et membre actif du Pds, tronque le jeu du scrutin, pis, il ne cautionne guère la tenue d’élections libres et incontestables. Il est juge et partie, organisateur et postulant. Or, pour une question de principe tout Ministre de l’Intérieur, par principe, doit constituer un gage de sûreté et de transparence.

Ensuite, notre CENA actuelle telle que configurée, n’est pas un organisme doté d'un caractère indépendant pour se décharger totalement de sa mission de superviser et de réguler le déroulement du scrutin. Elle ressemble à une coquille vide dépouillée de ses moyens juridiques et financiers pour observer et vérifier la régularité des élections.

Puis, Le code électoral qui est la règle du jeu, est instable et tripatouillée en fonction des calculs du Parti-Etat. Le notre qui découle d’un consensus large, a été modifié à deux mois des élections, violant ainsi un protocole de la CEDEAO, proposée et ratifiée par le Sénégal. C'est-à-dire, l’interdiction de changer toute disposition électorale à six mois avant la tenue d’une élection.

Le fichier électoral constitue le maillon du contentieux électoral. Devenu électronique, sa confection doit respecter toutes les contraintes qu’impose l’informatique. Dans un pays comme le Sénégal où finalement il n'existe aucune base de données, l'informatisation du fichier électoral pour être correcte doit être précédée d'un recensement général transparent et crédible. La démocratie électronique exige la banalisation de l’accès du fichier. Surtout que notre fichier insécurisé n’a jamais été réellement fondu. Il contient des étrangers, des inscriptions multiples et fictives et un grand stock de morts.

A titre d’exemple, citons quelques cas flagrants parmi tant d’autres.

1.

Ibrahima DIAKITE et sa famille, de nationalité mauritanienne, sont inscrits dans la communauté rurale de ROSSO BETHIO plus précisément à NDIORNO.
2.

Babacar DIOP, inscrit dans trois centres électoraux, Pikine, Amitié et Mbao.
3.

Le lieu de vote école 02, de KOTHIARY, dans le département de GOUDIRY, qui n’existe pas.
4.

Le vieux Abdoulaye DRAME décédé en 2006 et pourtant qui a voté pour le PDS à SEDHIOU plus précisément dans le département de BOUNKILING dans le centre de BOGHAL FOLOLO.
5.

Et enfin le bureau 01 de PANAL, dans la communauté rurale de MBOSS dans le SALOUM qui a été dépouillé sans procès verbal, le Pds y a gagné avec 876 voix sur 876 inscrits sur 876 votants.

Ces défaillances parmi d’autres ont été possibles parce que tout simplement, les nouvelles technologies déjouent facilement les données informatiques, biométriques, analogiques et numériques. Or, il a été prouvé à plusieurs reprises que notre fichier électoral manque ces données.

En sus de ces magouilles électroniques, administratives et humaines, le PDS va réutiliser la fraude intellectuelle sous plusieurs aspects. Par exemple berner un mandataire illettré de parti politique, en lui faisant signer un Procès Verbal contenant des résultats inversés. Le PDS a beaucoup usé de cette pratique. Ajoutons un autre exemple, qui s’est produit dans les coins les plus reculés du Sénégal où les populations sont extrêmement ignorants, et, n’ont pas accès à la télévision, de facto, ne connaissent point les candidats. Pour duper les populations, les responsables du PDS ont fait croire aux populations, que voter était un acte simple qui se limitait à mettre tout simplement le bulletin bleu avec un monsieur en « Ndel » et que la machine se chargerait du reste. Cela s’est passé dans plusieurs localités du pays, dont celui de NDIAGNE dans la région de LOUGA, plus précisément le village de PATAR, qui avait un penchant pour d’autres candidats et qui s’est retrouvé avec un vote massif à cent pour cent au candidat sortant. Ce mode de magouille a apporté beaucoup de voix au candidat Abdoulaye WADE.

Pour conclure, plusieurs manquements portent atteinte à notre démocratie entre guillemets. Des solides griefs entachent notre processus électoral. Le Sénégal rétrograde du régime du Président Abdoulaye WADE n’est pas apte à organiser des élections libres et transparentes, parce que la fraude qui est le sport favori du Parti Démocratique Sénégalais, n’est pas verrouillée mais ouverte.

Planifiée, organisée et cautionnée au sommet de l’Etat par le Président Abdoulaye WADE qui magouille sur tous les fronts, en amont et en aval.

Par Cheikh Sidiya DIOP

Secrétaire général de la Ligue des Masses

dcheikhsidiya@gmail.com

Cheikh Sidiya DIOP

Mardi 24 Février 2009 01:15


Dans la même rubrique :