Ouganda: le président Museveni promulgue une loi anti-homosexualité

En Ouganda, une loi durcissant la répression de l’homosexualité est entrée en vigueur ce lundi 24 février. Le président Yoweri Museveni l’a signée ce matin alors qu’il avait, un temps, refusé de le faire. Pourquoi une nouvelle loi, alors que les relations homosexuelles étaient déjà passibles de la prison à vie ? Et pourquoi le président s’est-il laissé convaincre de la signer ?



Le président Yoweri Museveni a signé, ce lundi 24 février, une loi durcissant la répression de l’homosexualité en Ouganda.

La nouvelle loi interdit toute « promotion » de l’homosexualité. Elle rend obligatoire la dénonciation de personnes s’affichant comme homosexuelles, et les lesbiennes sont également concernées.

La loi a été adoptée par une écrasante majorité en décembre dernier par le Parlement. Pourtant, le président Yoweri Museveni a hésité à la signer disant qu’il était « mal de punir une personne parce qu’elle est anormale ».

Aurait-il été un moment impressionné par les critiques de ses principaux partenaires occidentaux et en particulier par celles des Etats-Unis - un allié clé - qui avaient averti que l’entrée en vigueur de cette loi « compliquerait ses relations » avec Kampala ?

Cependant, la décision il y a deux semaines des députés de son parti, le NRM, de le désigner comme leur candidat pour l'élection présidentielle de 2016 l’a peut-être fait changer d’avis.

Yoweri Museveni est au pouvoir depuis 1986 et on le sait tenté par un cinquième mandat. La législation contre les homosexuels est populaire. Ce lundi matin, devant la presse, on croyait déjà entendre le candidat parler, disant que le sexe oral « transmet des vers » et que quelque chose « ne va pas » chez les homosexuels.

« Révoltant que nous soyons restés silencieux »

En Afrique du Sud, les organisations de lutte contre l’homophobie réagissent à cette loi anti-homosexualité promulguée en Ouganda. L’Afrique du Sud est le seul pays, sur le continent africain, où l’homosexualité est légale et où les couples de même sexe peuvent se marier et adopter un enfant. Pourtant, Pretoria n’a pas réagi.

Pour Marcus Low, membre de Treatment Action Campaign, la plus grosse ONG sud-africaine de lutte contre le sida, le gouvernement sud-africain aurait dû prendre position.

Source : Rfi.fr
 



Mardi 25 Février 2014 09:20


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