Michel Djotodia (photo) sera représenté au sommet par le Premier ministre Nicolas Tiangaye. AFP PHOTO / SIA KAMBOU
Sauf invitation de dernière minute, Michel Djotodia ne fera pas le voyage de Ndjamena. Cela dit, le nouvel homme fort centrafricain est loin d’être en froid avec ses pairs de la région. D’après l’un de ses proches, il s’est encore entretenu par téléphone, lundi, avec le président tchadien qui ne supportait plus François Bozizé depuis déjà longtemps. Denis Sassou Nguesso et Ali Bongo étaient eux aussi lassés du président déchu.
Un ministre issu des rangs de la Seleka ne prend d’ailleurs aucun ombrage de ce défaut d’invitation. « C’est normal dit-il, les pays de la région ne peuvent pas officiellement aller à l’encontre des principes de l’Union africaine. Ce qui est important pour nous c’est d’éviter les sanctions. »
Donner de la légalité à ce coup de force ?
Pour plaider la cause de la Centrafrique et du coup d’Etat, c’est donc Nicolas Tiangaye qui a été envoyé à Ndjamena pour conduire la délégation. Le Premier ministre a pour lui son image et son adoubement par la communauté internationale.
Prudent, un diplomate occidental assure qu’il ne se prononcera qu’après le sommet. Alors qu’un autre estime qu’il faudra tenter de redonner un peu de légalité à ce coup de force. « La solution bricolée », estime cette source pourrait être de remettre en vigueur la Constitution pour amener au final Michel Djotodia à garder des prérogatives de chef de l’Etat mais à la tête d’un Conseil national de transition.
Un ministre dans le premier cercle de Nicolas Tiangaye considère, lui, que le plus important est de ne pas essayer de « déshabiller » Michel Djotodia, rappelant au passage qu’il y a encore au moins 3 000 éléments de la Seleka dans la capitale et qu’il ne faut surtout pas susciter leur colère.
Le Tchad, un pays clé dans l'affaire centrafricaine
Depuis son exil camerounais, François Bozizé mesure désormais son impuissance face à Idriss Déby. Lorsque le président tchadien a décidé de le lâcher, il est tombé. Les soldats tchadiens au sein de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale) n’ont rien fait pour bloquer l’avancée de la Seleka et aujourd’hui leur complicité avec les ex-rebelles saute aux yeux.
Le Tchad n’a pas fait que lever les barrières, il a aussi contribué à les enfoncer. Au sein de la troupe de l’ex-rébellion, on retrouve de nombreux tchadiens, vétérans des guerres de la région. Par ailleurs, selon des notes ultra confidentielles vues au palais et confirmées par des sources au sein de la Seleka, Ndjamena a laissé transiter des armes achetées en Erythrée grâce aux subsides versés par Sylvain Ndoutingaye et Firmin Feindiro, deux-ex proches de François Bozizé tombés en disgrâce.
Le Tchad a, par ailleurs, changé le visage de la Seleka. En janvier, la rébellion de l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) était ultra dominante. Aujourd’hui, elle est toujours en position de force, pour preuve, Michel Djotodia est issu de ses rangs.
Cependant, Ndjamena a, ces dernières semaines, principalement utilisé comme relais deux autres rébellions jusque là moins puissantes, la CPJP fondamentale et la CPSK. Leurs chefs respectifs sont désormais renforcés. Noureldine Adam et Mohamed Dafhane sont en troisième et quatrième position dans la liste du gouvernement.
Pour l’heure, la cohésion entre les différents groupes tient mais plusieurs observateurs inquiets se demandent quel sera le jeu de Ndjamena si Michel Djotodia venait à prendre des positions contraires aux intérêts de son puissant voisin.
Source: RFI
Un ministre issu des rangs de la Seleka ne prend d’ailleurs aucun ombrage de ce défaut d’invitation. « C’est normal dit-il, les pays de la région ne peuvent pas officiellement aller à l’encontre des principes de l’Union africaine. Ce qui est important pour nous c’est d’éviter les sanctions. »
Donner de la légalité à ce coup de force ?
Pour plaider la cause de la Centrafrique et du coup d’Etat, c’est donc Nicolas Tiangaye qui a été envoyé à Ndjamena pour conduire la délégation. Le Premier ministre a pour lui son image et son adoubement par la communauté internationale.
Prudent, un diplomate occidental assure qu’il ne se prononcera qu’après le sommet. Alors qu’un autre estime qu’il faudra tenter de redonner un peu de légalité à ce coup de force. « La solution bricolée », estime cette source pourrait être de remettre en vigueur la Constitution pour amener au final Michel Djotodia à garder des prérogatives de chef de l’Etat mais à la tête d’un Conseil national de transition.
Un ministre dans le premier cercle de Nicolas Tiangaye considère, lui, que le plus important est de ne pas essayer de « déshabiller » Michel Djotodia, rappelant au passage qu’il y a encore au moins 3 000 éléments de la Seleka dans la capitale et qu’il ne faut surtout pas susciter leur colère.
Le Tchad, un pays clé dans l'affaire centrafricaine
Depuis son exil camerounais, François Bozizé mesure désormais son impuissance face à Idriss Déby. Lorsque le président tchadien a décidé de le lâcher, il est tombé. Les soldats tchadiens au sein de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale) n’ont rien fait pour bloquer l’avancée de la Seleka et aujourd’hui leur complicité avec les ex-rebelles saute aux yeux.
Le Tchad n’a pas fait que lever les barrières, il a aussi contribué à les enfoncer. Au sein de la troupe de l’ex-rébellion, on retrouve de nombreux tchadiens, vétérans des guerres de la région. Par ailleurs, selon des notes ultra confidentielles vues au palais et confirmées par des sources au sein de la Seleka, Ndjamena a laissé transiter des armes achetées en Erythrée grâce aux subsides versés par Sylvain Ndoutingaye et Firmin Feindiro, deux-ex proches de François Bozizé tombés en disgrâce.
Le Tchad a, par ailleurs, changé le visage de la Seleka. En janvier, la rébellion de l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) était ultra dominante. Aujourd’hui, elle est toujours en position de force, pour preuve, Michel Djotodia est issu de ses rangs.
Cependant, Ndjamena a, ces dernières semaines, principalement utilisé comme relais deux autres rébellions jusque là moins puissantes, la CPJP fondamentale et la CPSK. Leurs chefs respectifs sont désormais renforcés. Noureldine Adam et Mohamed Dafhane sont en troisième et quatrième position dans la liste du gouvernement.
Pour l’heure, la cohésion entre les différents groupes tient mais plusieurs observateurs inquiets se demandent quel sera le jeu de Ndjamena si Michel Djotodia venait à prendre des positions contraires aux intérêts de son puissant voisin.
Source: RFI