Palestine: quand des objets ordinaires deviennent des symboles de résistance

En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, de nombreux rassemblements et manifestations se tiennent aux quatre coins de la planète. Dans les cortèges, keffiehs, drapeaux, pastèques ou clés s’affichent pour rappeler la résistance, l’identité et la mémoire d’un peuple privé d’État et de justice.



 
En pendentifs, en porte-clés, sur des bannières, des vêtements, en graffitis sur les murs de la bande de Gaza, dans les camps en Cisjordanie, les symboles du peuple palestinien sont aussi brandis et affichés par tous ceux qui refusent le traitement réservé à la Palestine et à son peuple. Et depuis deux ans, malgré de nombreux interdits, ils le sont de plus en plus à chaque manifestation, rassemblement, mouvements sociaux, dans les universités ou les stades de foot, contre ce qui est considéré par de nombreuses instances internationales comme un génocide.
 
En ce 29 novembre, se tient la 48e Journée de solidarité avec le peuple palestinien, initiée par les Nations unies. À cette occasion, au siège de l’ONU à New York, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et l'Assemblée générale se réunit, comme chaque année, en séance extraordinaire.
 
Et cette date du 29 novembre est chargée de symbole : ce jour-là, en 1947, l’Assemblée générale adopte la résolution 181, prévoyant le partage de la Palestine en deux États. Près de quatre-vingts ans plus tard, l’État palestinien, s’il existe sur le papier, n’est toujours pas effectif et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu le répète à l’envi : il n’existera jamais. De quoi mobiliser les défenseurs de la solution à deux États qui, à coup de symboles, veulent non seulement défendre la cause palestinienne et son droit à l’autodétermination, mais aussi lutter contre l’oppression, l’impérialisme et l’apartheid.
 
Arborer le keffieh palestinien, un acte désormais politique
Symbole par excellence de la lutte palestinienne pour l’autodétermination, la justice et la liberté, le keffieh noir et blanc, est devenu le fer de lance du soutien aux Palestiniens dans tous les événements publics. 
 
Ce carré de coton porte en lui trois signes essentiels pour le peuple palestinien. Tout d’abord, les feuilles d’olivier, qui symbolisent la persévérance, la force et la résilience. Ensuite, les filets de pêche, représentant le lien de la Palestine avec la mer Méditerranée. Enfin, les deux bandes noires épaisses qui symbolisent les routes commerciales marchandes de la Palestine.
 
Le keffieh, porté à l’origine pour se protéger du soleil, du vent et du sable, se popularise durant la révolte arabe contre la domination coloniale britannique des années 1930. Mais c’est le leader palestinien Yasser Arafat qui lui donne sa renommée mondiale, le portant plié en triangle, couvrant sa tête et drapant ses épaules. 
 
De Nelson Mandela au président colombien Gustavo Petro, porter le keffieh est un véritable acte politique. Mais il n’est pas sans risque et de nombreux partisans de la paix en font les frais. Depuis deux ans, en Europe mais aussi aux États-Unis, où de nombreuses manifestations réclamant la fin du carnage dans la bande de Gaza ont été interdites, porter un keffieh peut amener à subir de nombreuses insultes, voire à un contrôle de police.

RFI

Samedi 29 Novembre 2025 10:51


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