Le procès historique de Lafarge, jugée pour « financement du terrorisme » en Syrie entre 2013 et 2014, a pris fin à Paris ce vendredi 19 décembre 2025. Le tribunal correctionnel a annoncé que sa décision serait rendue le lundi 13 avril 2026 à 10 heures.
Poursuivie en tant que personne morale aux côtés de huit prévenus, la société Lafarge comparaissait pour des faits de financement d’organisations terroristes dans le cadre de ses activités en Syrie. Le procès, qui s’est étalé sur près de six semaines, s’est achevé par l’audition des plaidoiries de la défense.
Lors de la dernière audience, Solange Doumic, avocate de Christian Herrault, ancien directeur général adjoint chargé des opérations, a estimé que les accusés n’avaient pas pu s’exprimer librement tout au long de la procédure. Elle a soutenu que l’absence de sympathie des prévenus pour des organisations terroristes avait été reconnue par l’ensemble des parties.
« Alors pourquoi ces paiements ont-ils eu lieu ? Comment ont-ils été tolérés ? » a interrogé l’avocate, affirmant que les versements visaient uniquement à assurer la sécurité des salariés de la cimenterie syrienne. « Christian Herrault n’a pas donné son accord à ces paiements par intérêt personnel », a-t-elle déclaré.
Solange Doumic a également affirmé que les services de renseignement français étaient informés des paiements effectués par l’entreprise dans la région. Elle a toutefois précisé que son client n’avait jamais affirmé que l’État français, en tant que tel, était responsable. « Christian Herrault n’a jamais dit que c’était la France avec un grand F qui était responsable, mais que ce sont les services qui l’étaient », a-t-elle soutenu.
De son côté, Quentin de Margerie, avocat de l’ancien PDG de Lafarge, Bruno Lafont, a contesté les affirmations selon lesquelles son client aurait eu connaissance des paiements versés à des groupes terroristes. « Bruno Lafont n’a jamais su que le maintien de l’usine se faisait grâce à des paiements à des groupes terroristes », a-t-il déclaré, ajoutant que son client avait décidé la fermeture de la cimenterie syrienne dès qu’il en avait eu connaissance.
Par ailleurs, Ahmad Al Jaloudi, ancien responsable de la sécurité du groupe, a nié tout versement à l’organisation terroriste Daech. « Je n’ai pas donné d’argent à Daech. Si vous trouvez dans les courriels une preuve allant dans ce sens, j’accepterai ma peine », a-t-il affirmé à la barre.
Christian Herrault a pour sa part exprimé ses regrets quant à la situation vécue par les employés du site syrien. « Je suis extrêmement attristé par ce que les salariés de l’usine ont traversé », a-t-il déclaré. L’ancien PDG Bruno Lafont a, quant à lui, affirmé : "innocent".
La présidente du tribunal, Isabelle Prevost-Desprez, a indiqué que la décision serait rendue le 13 avril 2026 à 10 heures, heure locale.
Lors de ses réquisitions, le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis, le 16 décembre, des peines allant de 18 mois à 8 ans de prison contre les prévenus, assorties de peines d’amende comprises entre 4 000 et 225 000 euros, ainsi que des interdictions d’exercer certaines activités commerciales et des confiscations partielles de biens.
À l’encontre de Lafarge, le parquet a requis une amende de 1,125 million d’euros, la confiscation partielle d’avoirs à hauteur d’environ 30 millions d’euros, ainsi que la prise en charge de l’intégralité des frais de justice. Le ministère public a également demandé une amende douanière de 4,57 millions d’euros contre Lafarge et quatre anciens dirigeants pour violation de l’embargo de l’Union européenne interdisant toute relation financière ou commerciale avec des organisations terroristes.
L’affaire s’inscrit dans le prolongement des révélations publiées le 7 septembre 2021 par Anadolu (AA), qui avaient mis au jour des documents établissant que Lafarge avait financé l’organisation terroriste Daech, en pleine connaissance des services de renseignement français. Ces révélations avaient suscité de nombreuses réactions à l’échelle internationale.
Poursuivie en tant que personne morale aux côtés de huit prévenus, la société Lafarge comparaissait pour des faits de financement d’organisations terroristes dans le cadre de ses activités en Syrie. Le procès, qui s’est étalé sur près de six semaines, s’est achevé par l’audition des plaidoiries de la défense.
Lors de la dernière audience, Solange Doumic, avocate de Christian Herrault, ancien directeur général adjoint chargé des opérations, a estimé que les accusés n’avaient pas pu s’exprimer librement tout au long de la procédure. Elle a soutenu que l’absence de sympathie des prévenus pour des organisations terroristes avait été reconnue par l’ensemble des parties.
« Alors pourquoi ces paiements ont-ils eu lieu ? Comment ont-ils été tolérés ? » a interrogé l’avocate, affirmant que les versements visaient uniquement à assurer la sécurité des salariés de la cimenterie syrienne. « Christian Herrault n’a pas donné son accord à ces paiements par intérêt personnel », a-t-elle déclaré.
Solange Doumic a également affirmé que les services de renseignement français étaient informés des paiements effectués par l’entreprise dans la région. Elle a toutefois précisé que son client n’avait jamais affirmé que l’État français, en tant que tel, était responsable. « Christian Herrault n’a jamais dit que c’était la France avec un grand F qui était responsable, mais que ce sont les services qui l’étaient », a-t-elle soutenu.
De son côté, Quentin de Margerie, avocat de l’ancien PDG de Lafarge, Bruno Lafont, a contesté les affirmations selon lesquelles son client aurait eu connaissance des paiements versés à des groupes terroristes. « Bruno Lafont n’a jamais su que le maintien de l’usine se faisait grâce à des paiements à des groupes terroristes », a-t-il déclaré, ajoutant que son client avait décidé la fermeture de la cimenterie syrienne dès qu’il en avait eu connaissance.
Par ailleurs, Ahmad Al Jaloudi, ancien responsable de la sécurité du groupe, a nié tout versement à l’organisation terroriste Daech. « Je n’ai pas donné d’argent à Daech. Si vous trouvez dans les courriels une preuve allant dans ce sens, j’accepterai ma peine », a-t-il affirmé à la barre.
Christian Herrault a pour sa part exprimé ses regrets quant à la situation vécue par les employés du site syrien. « Je suis extrêmement attristé par ce que les salariés de l’usine ont traversé », a-t-il déclaré. L’ancien PDG Bruno Lafont a, quant à lui, affirmé : "innocent".
La présidente du tribunal, Isabelle Prevost-Desprez, a indiqué que la décision serait rendue le 13 avril 2026 à 10 heures, heure locale.
Lors de ses réquisitions, le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis, le 16 décembre, des peines allant de 18 mois à 8 ans de prison contre les prévenus, assorties de peines d’amende comprises entre 4 000 et 225 000 euros, ainsi que des interdictions d’exercer certaines activités commerciales et des confiscations partielles de biens.
À l’encontre de Lafarge, le parquet a requis une amende de 1,125 million d’euros, la confiscation partielle d’avoirs à hauteur d’environ 30 millions d’euros, ainsi que la prise en charge de l’intégralité des frais de justice. Le ministère public a également demandé une amende douanière de 4,57 millions d’euros contre Lafarge et quatre anciens dirigeants pour violation de l’embargo de l’Union européenne interdisant toute relation financière ou commerciale avec des organisations terroristes.
L’affaire s’inscrit dans le prolongement des révélations publiées le 7 septembre 2021 par Anadolu (AA), qui avaient mis au jour des documents établissant que Lafarge avait financé l’organisation terroriste Daech, en pleine connaissance des services de renseignement français. Ces révélations avaient suscité de nombreuses réactions à l’échelle internationale.