Place Tupac-Amaru, dans le centre de Cuzco, vendredi 13 janvier, quelques tentes et des marmites ont été installées pour ravitailler les manifestants après dix jours de mobilisation et de grève illimitée. Certains, venus des communautés rurales à plusieurs heures de route, dorment sur place.
Rosa, paysanne de 26 ans, a fait le trajet depuis Calca. « Certains sont là depuis deux, trois jours ou plus... Ils viennent ici en ville pour lutter. On veut que la présidente démissionne, la dissolution du Congrès et une nouvelle Constitution », explique-t-elle au micro de notre envoyée spéciale à Cuzco, Juliette Chaignon.
Au-delà de la politique, les paysans des communautés rurales réclament plus de justice sociale. Comme l’explique Jade, agricultrice. « Les dirigeants ne s’occupent pas de nous, le peuple andin, nous qui travaillons pour eux, s'indigne-t-elle. L’argent du tourisme, c’est pour eux. L’argent de l’agriculture, c’est pour eux. On ne reçoit jamais rien en retour. Ils ne nous écoutent pas. C’est comme s’il n’y avait pas d’État pour nous. »
Et la répression des forces de l’ordre amplifie le sentiment des manifestants d'être méprisés par le pouvoir. Une quarantaine de personnes sont mortes en un mois. « Ce n’est pas possible de laisser continuer ces morts, s'énerve Edgar. On est dégoûté et on en a marre de ces corrompus. Qu’ils dégagent du pouvoir ! »
« Je ne vais pas démissionner »
Vendredi, la présidente Dina Boluarte a exclu de démissionner. « Certaines voix provenant des partisans de la violence et des radicaux demandent ma démission, incitant la population au chaos, au désordre et aux destructions. À eux je leur dis de façon responsable : je ne vais pas démissionner, mon engagement est avec le Pérou », a affirmé Mme Boluarte dans un message à la nation diffusé par la télévision d'État. Trois membres du gouvernement de Dina Boluarte ont démissionné en deux jours : le ministre du Travail, Eduardo Garcia, en désaccord avec la gestion des manifestations par le gouvernement, celui de l'Intérieur, Victor Rojas, et la ministre de la Femme et des Populations vulnérables, Grecia Rojas.
Les mobilisations durent depuis dix jours déjà. Les protestations ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir. Dina Boluarte, qui était la vice-présidente de Pedro Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Mais les manifestants, qui voient en elle une « traîtresse », exigent son départ ainsi que des élections anticipées immédiates. Et ils se disent prêts à continuer pour une durée illimitée.
Rosa, paysanne de 26 ans, a fait le trajet depuis Calca. « Certains sont là depuis deux, trois jours ou plus... Ils viennent ici en ville pour lutter. On veut que la présidente démissionne, la dissolution du Congrès et une nouvelle Constitution », explique-t-elle au micro de notre envoyée spéciale à Cuzco, Juliette Chaignon.
Au-delà de la politique, les paysans des communautés rurales réclament plus de justice sociale. Comme l’explique Jade, agricultrice. « Les dirigeants ne s’occupent pas de nous, le peuple andin, nous qui travaillons pour eux, s'indigne-t-elle. L’argent du tourisme, c’est pour eux. L’argent de l’agriculture, c’est pour eux. On ne reçoit jamais rien en retour. Ils ne nous écoutent pas. C’est comme s’il n’y avait pas d’État pour nous. »
Et la répression des forces de l’ordre amplifie le sentiment des manifestants d'être méprisés par le pouvoir. Une quarantaine de personnes sont mortes en un mois. « Ce n’est pas possible de laisser continuer ces morts, s'énerve Edgar. On est dégoûté et on en a marre de ces corrompus. Qu’ils dégagent du pouvoir ! »
« Je ne vais pas démissionner »
Vendredi, la présidente Dina Boluarte a exclu de démissionner. « Certaines voix provenant des partisans de la violence et des radicaux demandent ma démission, incitant la population au chaos, au désordre et aux destructions. À eux je leur dis de façon responsable : je ne vais pas démissionner, mon engagement est avec le Pérou », a affirmé Mme Boluarte dans un message à la nation diffusé par la télévision d'État. Trois membres du gouvernement de Dina Boluarte ont démissionné en deux jours : le ministre du Travail, Eduardo Garcia, en désaccord avec la gestion des manifestations par le gouvernement, celui de l'Intérieur, Victor Rojas, et la ministre de la Femme et des Populations vulnérables, Grecia Rojas.
Les mobilisations durent depuis dix jours déjà. Les protestations ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir. Dina Boluarte, qui était la vice-présidente de Pedro Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Mais les manifestants, qui voient en elle une « traîtresse », exigent son départ ainsi que des élections anticipées immédiates. Et ils se disent prêts à continuer pour une durée illimitée.