Photos -Sénégal - colère des avocats: les "robes noires" déclenchent l'artillerie lourde

Le Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal n’y va pas du dos de la cuillère. Il a déclenché une batterie de mesures et d’actions pour protester contre le traitement infligé à Me Biram Sassou Sy samedi dernier par la police. 33 avocats vont le défendre à la barre, toutes les organisations faîtières internationales vont être saisies et des contre poursuites sont aussi envisagées pour restaurer la crédibilité des avocats, de la défense mais surtout de l’Etat de droit. Les avocats ont, en plus de leur grève de ce jeudi, fait un rassemblement au bloc des Madeleines et tenu une conférence de presse.



Les avocats ont bloqué le fonctionnement de la justice au Sénégal ce jeudi 26 février. Ils ont boudé les prétoires pour dénoncer, s’indigner contre le traitement dont a été victime leur confrère, Biram Sassou Sy samedi dernier lors du sit-in du collectif René Sanchez pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf. Le Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal a appelé ce jeudi matin à un rassemblement de tous ses membres et auxiliaires de justice. Ainsi, plus de deux cents «robes noires» se sont massées dans la cour du tribuProxy-Connection: keep-alive
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es dans l’enceinte du tribunal, ils sont tous sortis avec leur robe à la grande porte située sur l’avenue de la République. Seulement, les avocats n’ont pu rester longtemps. Les policiers qui ont pris d’assaut les alentours du Bloc des Madeleines dès les premières heures de la matinée leur ont demandé gentiment de retourner à l’intérieur du tribunal ou de se disperser. Ce qui a, ainsi été fait.

Mame Adama Gueye et l’ensemble des membres du Conseil de l’ordre des avocats ont rencontré la presse à la maison des avocats. Le bâtonnier a indiqué que tous les avocats vont «se mobiliser pour que dans les meilleurs délais, ce dossier soit clôturé et que notre confrère soit totalement disculpé et déchargé de toute poursuite». Il a fait savoir : «nous avons décidé de demander aux 333 avocats du Sénégal de se constituer pour Me Biram Sassou Sy, dans le cadre du dossier qui est à l’instruction’’.

Le conseil de l'ordre entend, en outre, étudié le dossier pour déceler tous les manquements de la loi et au cas échéant, enclencher des poursuites.

L’avocat est poursuivi pour le délit d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions.

Me Mame Adama Guèye a, dans la même optique, battu ce chef d'accusation et surtout la thèse du flagrant délit, en brèche. Pour lui, "Si cela tenait la route, le juge d'instruction n'allait pas ouvrir une information judiciaire". Le bâtonnier et ancien président du Forum civil a invoqué l'article 55 des textes qui régissent le conseil de l'ordre pour étayer ses allégations "(...) Un avocat ne peut être entendu en enquête préliminaire que par un magistrat spécialement désigné par le procureur général près de la Cour d'appel. Il n'en est pas de même en matière de crime ou de délit flagrant. En cas de poursuites pénales, le bâtonnier doit être préalablement informé". Me Mame Adama Gueye a estimé que dans cette affaire c'est la parole de leur confrère contre celle du policier. Alors que selon lui, la parole de Me Biram Sassou Sy qui totalise près de 33 ans d'expérience et qui est assermenté pèse plus lourd que celle du policier.

«Notre initiative, c’est l’internationalisation de notre démarche", a indiqué le bâtonnier. Dans ce sens, il a précisé que le Conseil de l'ordre des avocats va saisir plusieurs organisations faîtières notamment de l’Union Internationale des Avocats et la Confédération internationale de barreau (CIB).

Il a, dans le même régisse, révélé leur intention d’inscrire cette question à l’ordre du jour du congrès de l’Union panafricaine des avocats, prévu en fin de semaine à Yaoundé (Cameroun).

Les avocats justifient cette batterie de mesures et d'actions par le fait qu'au-delà de Biram Sassou Sy, c'est leur profession qui est visée et surtout la défense des libertés des citoyens. Alors, a argumenté Me Mame Adama Gueye, «nous agissons pour la défense de notre profession, la sauvegarde de toutes nos prérogatives et surtout de notre crédibilité".




Jeudi 26 Février 2009 19:31


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