Port-Saïd, Suez et Ismaïlia ignorent l'état d'urgence

Alors que les violences se poursuivent en Egypte, le président Mohamed Morsi prend les choses en main en décrétant l'état d'urgence pendant un mois dans trois provinces d'Egypte, Port-Saïd, Suez et Ismaïlia. Cette décision faite suite aux violences survenues dans cette zone qui ont fait 46 morts en l'espace de trois jours. La grande majorité des victimes est tombée à Port-Saïd, alors que plusieurs milliers de personnes assistaient aux funérailles des personnes tuées la veille. Un couvre-feu est aussi instauré.



Des affrontements font rage dans plusieurs grandes villes d'Egypte (ici au Caire, le 27 janvier). REUTERS/Amr Abdallah Dalsh
Les trois provinces concernées, Port-Saïd, Suez et Ismaïlia, ont rejeté les décrets présidentiels qui doivent instaurer l'état d'urgence. Geste de défi, les trois villes ont organisé de grandes manifestations juste après minuit, heure de l’entrée en vigueur de la loi de l’état d’urgence et du couvre-feu. Certains manifestants ont même tiré des feux d’artifices comme pour un jour de l’An.

A Suez, les manifestants ont brandi leurs chaussures pour exprimer leur pensée à l’égard du président. A Port-Saïd, des slogans insultants ont été chantés par des opposants contre un président qu’ils disent ne plus reconnaître. Des manifestants outrés par l’hommage fait par Mohamed Morsi à la police qu’ils accusent d’avoir tué 36 habitants de Port-Saïd. Quant au peuple d’Internet, il a fait circuler sur les réseaux sociaux une déclaration de Morsi, avant qu’il ne soit président, où il affirmait que l’Etat d’urgence était « une loi pour défendre les voleurs et le pouvoir des despotes ».

Il ne fait pas de doute que les partis islamistes répondront à l’invitation au dialogue de la présidence mais la question est moins évidente du côté des partis composants le Front du salut national. Le Front avait indiqué la veille qu’il exigeait que le dialogue soit supervisé par une autorité neutre et que les accords réalisés soient contraignants. Les accords passés lors de précédents dialogues avaient été enterrés sous prétexte qu’ils n’avaient pas été établis par des élus du peuple.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Lundi 28 Janvier 2013 11:05


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