Paul Biya, le 19 mars 2009. AFP / ISSOUF SANOGO
devrait aller à l'élection présidentielle en octobre 2011 —c’est-à-dire dans moins de six mois. On serait tenté d’imaginer les états-majors des différents partis quelque peu affairés. Après tout, en France, la gauche redistribue déjà les cartes en prévision de la présidentielle de 2012, après la récente affaire DSK. Le Sénégal, où le scrutin est prévu dans un peu moins d’un an, n’est pas en reste avec la coalition d’opposition Benno Siggil Senegaal. Au Cameroun, la réalité est un peu différente. Une dizaine de candidats se sont bien déclarés pour la course à la magistrature suprême, mais les principaux acteurs du jeu politique restent (presque) de marbre et l’on pourrait croire l’opinion davantage passionnée par la riche actualité internationale que par les prochaines échéances.
Un sixième mandat pour Biya?
Paul Biya va-t-il enfin entendre «l’appel de tous les Camerounais à se représenter?», s’interrogeait un commentateur de la télévision nationale en décrivant avec force superlatifs «la communion» du chef de l’Etat et de sa population dans le cadre de la fête nationale du 20 mai, où le président fait l’une de ses rares apparitions publiques.
La presse d’opposition, en des termes beaucoup moins flatteurs il est vrai, n’imagine pas non plus d’autre scénario que celui d’un président candidat à sa propre succession. En 2008, l’Assemblée, dominée par le parti au pouvoir, a en effet voté la levée du verrou constitutionnel qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à un troisième septennat pour Paul Biya (78 ans, dont 28 aux commandes du pays).
Depuis des mois, les médias commentent ce qu’ils voient comme les signes de la pré-campagne du parti au pouvoir: des SMS de bonne année envoyés par le couple présidentiel fin décembre, jusqu’à l’annonce d’un recrutement massif dans la fonction publique il y a quelques semaines.
Quant aux militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir), ils multiplient comme de coutume à l’approche de l’échéance présidentielle les appels à la candidature du président en place. Le quatrième volume de Paul Biya, l’appel du Peuple, un recueil de motions de soutien au président, a ainsi été présenté en grande pompe devant l’ensemble des ténors du parti, dans l’un des grands hôtels de la place, en avril dernier.
Stéphane Akoa, politologue, analyse le suspense entretenu autour de la candidature de l’actuel président:
«Il est impossible que Paul Biya ne se représente pas. Pour la bonne raison qu’il n’a pas préparé sa porte de sortie. Politiquement parlant, ce n’est pas quelqu’un qui anticipe, il gère plutôt au gré des circonstances. Et il n’a pas le même système de réseautage que d’autres chefs d’Etat avec des alliances et des soutiens internationaux qui lui permettraient de goûter à une retraite tranquille, en se protégeant de ce que ses adversaires ne manqueront pas de faire, c’est-à-dire tenter des actions en justice contre lui. Même sur le plan interne; il a des courtisans, mais pas de véritables alliés. On lui connaît très peu d’amis et pas plus d’alliés indéfectibles. Pour reprendre une image napoléonienne: s’il partait à Sainte-Hélène, il n’est pas dit qu’il n’y partirait pas tout seul.»
Du côté de l’opposition
Pendant ce temps, que fait donc l’opposition, longtemps incarnée par le Social Democratic Front (SDF) et son leader John Fru Ndi? La seconde formation du pays (en nombre de députés représentés à l’Assemblée, 18 sur 180) ne semble pas prête à battre campagne, ni même avoir trouvé sa stratégie électorale.Lire la suite de l'article sur slateafrique
Un sixième mandat pour Biya?
Paul Biya va-t-il enfin entendre «l’appel de tous les Camerounais à se représenter?», s’interrogeait un commentateur de la télévision nationale en décrivant avec force superlatifs «la communion» du chef de l’Etat et de sa population dans le cadre de la fête nationale du 20 mai, où le président fait l’une de ses rares apparitions publiques.
La presse d’opposition, en des termes beaucoup moins flatteurs il est vrai, n’imagine pas non plus d’autre scénario que celui d’un président candidat à sa propre succession. En 2008, l’Assemblée, dominée par le parti au pouvoir, a en effet voté la levée du verrou constitutionnel qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à un troisième septennat pour Paul Biya (78 ans, dont 28 aux commandes du pays).
Depuis des mois, les médias commentent ce qu’ils voient comme les signes de la pré-campagne du parti au pouvoir: des SMS de bonne année envoyés par le couple présidentiel fin décembre, jusqu’à l’annonce d’un recrutement massif dans la fonction publique il y a quelques semaines.
Quant aux militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir), ils multiplient comme de coutume à l’approche de l’échéance présidentielle les appels à la candidature du président en place. Le quatrième volume de Paul Biya, l’appel du Peuple, un recueil de motions de soutien au président, a ainsi été présenté en grande pompe devant l’ensemble des ténors du parti, dans l’un des grands hôtels de la place, en avril dernier.
Stéphane Akoa, politologue, analyse le suspense entretenu autour de la candidature de l’actuel président:
«Il est impossible que Paul Biya ne se représente pas. Pour la bonne raison qu’il n’a pas préparé sa porte de sortie. Politiquement parlant, ce n’est pas quelqu’un qui anticipe, il gère plutôt au gré des circonstances. Et il n’a pas le même système de réseautage que d’autres chefs d’Etat avec des alliances et des soutiens internationaux qui lui permettraient de goûter à une retraite tranquille, en se protégeant de ce que ses adversaires ne manqueront pas de faire, c’est-à-dire tenter des actions en justice contre lui. Même sur le plan interne; il a des courtisans, mais pas de véritables alliés. On lui connaît très peu d’amis et pas plus d’alliés indéfectibles. Pour reprendre une image napoléonienne: s’il partait à Sainte-Hélène, il n’est pas dit qu’il n’y partirait pas tout seul.»
Du côté de l’opposition
Pendant ce temps, que fait donc l’opposition, longtemps incarnée par le Social Democratic Front (SDF) et son leader John Fru Ndi? La seconde formation du pays (en nombre de députés représentés à l’Assemblée, 18 sur 180) ne semble pas prête à battre campagne, ni même avoir trouvé sa stratégie électorale.Lire la suite de l'article sur slateafrique