Presse: la liberté d'expression bafouée au Botswana

Au Botswana, l’arrestation d’un journaliste réputé la semaine dernière soulève de vives critiques dans le pays et l’inquiétude des observateurs étrangers. A l’approche des élections nationales qui auront lieu en octobre prochain, cette arrestation est vécue comme un avertissement. Le président Ian Khama, au pouvoir depuis 2008, est de plus en plus critiqué. Des journalistes locaux ont même estimé qu’il s’agissait d’une nouvelle tentative pour faire taire les voix dissidentes qui pourraient gêner sa réélection.



C’est la première fois que la loi relative à la sédition est utilisée contre un journaliste au Botswana. La semaine dernière, Outsa Mokone, le rédacteur en chef du journal Sunday Standard, a été arrêté par la police. Sa faute ? Avoir publié un article affirmant que le président du Botswana a été impliqué dans un accident de la route alors qu’il conduisait seul en pleine nuit.

Après une brève incarcération, le journaliste a été inculpé pour « intentions séditieuses » autrement dit pour « incitation à la résistance ou à l’insurrection contre le gouvernement ».

Plusieurs saisies au Sunday Standard

Les forces de l’ordre ont également saisi plusieurs ordinateurs et de nombreux documents dans les locaux du journal. Quant au journaliste qui a écrit l’article en question, il s’est enfui en Afrique du Sud expliquant que sa vie était en danger.

Le Sunday Standard est un journal réputé au Botswana, qui a publié de nombreux articles dénonçant les affaires de corruption au plus haut niveau de l’Etat. Son rédacteur en chef estime que son arrestation est un avertissement lancé à la presse libre, quelques semaines avant les élections nationales d’octobre.

Outsa Mokone doit être jugé début novembre. Il a déclaré qu’il préférait passer « 100 ans en prison », plutôt que de se censurer.

 

Rfi.fr

Lundi 15 Septembre 2014 12:13


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