Processus électoral au Burundi: apaisement après des fraudes massives

Bujumbura, à l’issue d’une réunion organisée entre toutes les parties prenantes aux élections de 2015 et la Céni (Commission électorale nationale indépendante). Et pour cause, le processus électoral était au bord de l’explosion en raison de fraudes massives qui ont caractérisé la distribution de la carte d’identité, indispensable pour se faire enrôler durant une opération qui a pris fin vendredi 19 décembre. La société civile demandait l’annulation pure et simple des résultats de l’enrôlement, tandis que l’opposition unie réclamait une démission immédiate et sans condition de la Céni. Mais celle-ci est parvenue à faire baisser la tension en faisant des concessions. Des décisions saluées par la communauté internationale et la société civile.



Le président du Burundi Pierre Nkurunziza au cours d'une conférence de presse avec son homologue sud-africain Jacob Zuma le 4 novembre 2014. AFP PHOTO/JENNIFER BRUCE

La désescalade est là, mais il a fallu huit heures de débats à la Céni du Burundi  pour qu’elle arrive à arracher un sourire aux 18 partis d’opposition. D’abord, son président Pierre-Claver Ndayicariye a expliqué ce qui est prévu par la loi pour faire face à toute tentative de tricherie : vérification des listes électorales, nettoyage des doublons, ou encore encre indélébile censée empêcher que quelqu’un ne vote plusieurs fois. Mais « visiblement, toutes ces solutions légales ne semblent pas suffire », a reconnu le président de la Céni.

Pierre-Claver Ndayicariye va donc proposer de rouvrir partiellement l’enrôlement des électeurs  pour permettre notamment aux militants d’opposition, qui n’ont pas pu le faire, de se faire inscrire sur les listes, et surtout l’annulation du vote par procuration lors des différents scrutins de l’année prochaine, histoire de déjouer, dit-il, les électeurs qui se sont fait inscrire plus d’une fois. Mais impossible de dérider là aussi l’opposition burundaise, qui a continué d’exiger une nouvelle réunion d’évaluation de l’enrôlement des électeurs au Burundi, qui ne serait pas dirigée par la Céni cette fois.

Volonté de sauver le processus électoral au Burundi ? La Commission électorale a fini par accepter le « principe » d’une telle réunion. « Il y a eu un petit fléchissement, a déclaré Jean Minani, qui s’est exprimé au nom des 18 partis d’opposition  du Burundi, continuons à espérer que c’est une ouverture réellement qui va se mettre en pratique ». En réalité, l’opposition burundaise exulte, mais elle se dit attentive et très, très prudente.


Rfi.fr

Mardi 23 Décembre 2014 10:29


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