Procureure assassinée en Ouganda: plusieurs suspects arrêtés

En Ouganda, plusieurs suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat le 30 mars dernier à Kampala de Joan Kagezi, la procureure chargée du dossier des attentats islamistes de 2010. L'un des suspects est un ancien détenu de la prison américaine de Guantanamo.



L'endroit où la procureure Joan Kagezi a été tuée par des hommes à moto, le 31 mars 2015 dans la banlieue de Kampala.

Les Etats-Unis ont participé à l'interpellation de plusieurs des suspects : l'un est un ancien détenu de Guantanamo. La porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, a confirmé que « des membres du gouvernement américain ont apporté leur soutien à une opération de l'Ouganda qui a permis d'appréhender plusieurs individus soupçonnés d'être impliqués dansl'assassinat de la procureure  ». Elle a également précisé que l'ancien détenu de la prison de Guantanamo « avait été libéré en 2006 ».

Il s'agit de Jamal Kiyemba, ancien résident du Royaume-Uni de nationalité ougandaise, arrêté au Pakistan en 2002 pour lien supposé avec al-Qaïda, puis transféré à la prison de Guantanamo. Il avait été libéré en 2006 sans être inculpé. Il avait alors été envoyé en Ouganda.

Au moins six personnes ont été arrêtées ces derniers jours, selon les autorités ougandaises : deux femmes et quatre hommes. Fin mars, la police ougandaise indiquait n'avoir encore arrêté aucun suspect et ne privilégier aucune piste dans l'assassinat de Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais. Elle avait été tuée par des hommes armés à moto le 30 mars dernier dans le quartier de Kiwatule dans la banlieue de Kampala alors qu'elle faisait des courses.

Numéro deux du parquet, elle dirigeait les poursuites dans de nombreuses affaires criminelles d'importance, dont le dossier du double attentat du 11 juillet 2010 à Kampala  qui avait fait 76 morts. Une attaque revendiquée par les shebabs somaliens.
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Le procès lié à cet attentat avait commencé le 17 mars dernier à Kampala et impliquait treize accusés : sept Kényans, cinq Ougandais et un Tanzanien poursuivis pour de nombreux chefs d'inculpation, dont ceux de terrorisme et de meurtres. Il devait reprendre le 31 mars, mais après le meurtre de la procureure, il a été reporté sine die.


Rfi.fr

Vendredi 10 Avril 2015 09:12


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