Projet de référendum de Macky Sall : Le paquet de pièges ?

Le président de la République, Macky Sall, a déféré au traditionnel discours à la Nation. Mais ce qui ressort de ce face à face avec le peuple, c’est que ce dernier est resté sur sa faim en ce qui concerne la question du référendum. En effet, sur ce point précis, le Président Macky Sall a préféré rester dans le flou, en évoquant l’article 51 de la Constitution.



«Moderniser, stabiliser et consolider notre démocratie, renforcer l’Etat de droit et améliorer la gouvernance des affaires publiques : tels sont les fondements du projet de révision constitutionnelle que je vous proposerai», a déclaré le Président Macky Sall en s’adressant au Sénégalais dans le traditionnel discours à la nation.

Mais ce qui a interpelé plus d’un Sénégalais, c’est l’allusion fait à l’article 51 sur le choix du mode de scrutin qu’il compte emprunter pour recueillir l’avis des Sénégalais : «Conformément à l’article 51 de la Constitution, je recueillerai, au préalable l’avis du Président de l’Assemblée nationale et celui du Conseil constitutionnel », a-t-il déclaré.
La réforme en question va porter sur 15 points : la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique ;  la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection ;  la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales ;  la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droits à un environnement sain, droit sur leur patrimoine foncier et leurs ressources naturelles ; le renforcement de la citoyenneté par la consécration de devoirs du citoyen ;  la restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel, y compris la question de l’applicabilité immédiate de la réduction à cinq ans du mandat de sept ans en cours ; le renforcement des droits de l’opposition et de son Chef ;  la représentation des Sénégalais de l’extérieur par des députés à eux dédiés ;   l’élargissement des pouvoirs de l’Assemblée nationale en matière de  contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques ;   la soumission au Conseil constitutionnel des lois organiques pour contrôle de constitutionnalité avant leur promulgation ;   l’augmentation du nombre des membres du Conseil constitutionnel de 5 à 7 ; la désignation par le Président de l’Assemblée nationale de 2 des 7 membres du Conseil constitutionnel ; l’élargissement des compétences du Conseil constitutionnel pour donner des avis et connaître des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant  la Cour d’Appel ;   la constitutionnalisation des principes de la décentralisation et de la déconcentration ;  L’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine, la laïcité, le caractère indivisible, démocratique et décentralisé de l’Etat,  le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République.

Ousmane Demba KANE

Jeudi 31 Décembre 2015 20:24


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