RCA: Markounda attaquée par des assaillants venus du Tchad

Dans le nord de la Centrafrique, près de la frontière avec le Tchad, la sous-préfecture de Markounda a été attaquée cet après-midi par des hommes venus de l'autre côté de la frontière, à pied et à cheval. Le sous-préfet de la localité, Lucien Mbaigoto, joint par RFI, estime qu'il s'agit d'éleveurs peuls. Des milliers de personnes, selon lui, ont fui l'attaque et cherché refuge dans un village tchadien tout proche.



Qu’ils soient Nigérians, Tchadiens, Ivoiriens ou encore Maliens, beaucoup d’étrangers vivant en Centrafrique fuient la crise qui frappe le pays.

Depuis le village de Komba, au Tchad, où il a trouvé refuge avec la population de Markounda, le sous-préfet raconte l'attaque qui a été lancée ce jeudi après-midi.

« C’était aux environs de 15h30. On a été surpris par une détonation d’armes venant de tous côtés et plus précisément vers l’est de Markounda en provenance du Tchad, pays voisin. Par la suite, les assaillants sont rentrés dans la ville et ils ont commencé à tirer. Ils ont aussi incendié les maisons. La population et moi sommes alors sortis et atteint Komba, ce village au Tchad », a raconté, à RFI, Lucien Mbaigoto.

La plus grande partie de la population a fui, franchissant le fleuve qui marque la frontière.
Qui étaient les agresseurs ? Pour le sous-préfet cela ne fait pas l'ombre d'un doute :

« Certains étaient en uniforme ; d’autres en tenue civile, enturbannés. C’étaient des assaillants peuls ; ils parlaient peul. D’autres étaient sur des chevaux et d’autres encore à pied. Ils ne sont pas venus en véhicules », a précisé le sous-préfet de Markounda.

 

Les assaillants sont rentrés dans la ville et ont commencé à tirer. Ils ont aussi incendié les maisons. Les trois quarts de la population a fui Markounda. Certains assaillants étaient en uniforme, d’autres en tenue civile et enturbannés, parlant peul.
Lucien MbaigottoSous-préfet de Markounda01/05/2014 - par Laurent CorreauÉcouter

 

Le responsable refait la liste des localités qui ont été brûlées dans les environs ces derniers temps et rappelle qu'il avait demandé à la Misca, la force africaine, si elle pouvait placer des hommes à Markounda à titre dissuasif. La réponse à sa demande n'est pas encore revenue de Bangui. Mais le sous-préfet renouvelle son appel aux forces internationales pour qu'elles sécurisent la zone.

Et de leur côté, les autorités tchadiennes démentent formellement que des hommes armés aient pu franchir la frontière pour attaquer une localité centrafricaine.

« Je peux vous assurer qu'au Tchad nos frontières sont sécurisées, aucune velléité malveillante ne peut traverser la frontière pour attaquer la Centrafrique », a indiqué, à RFI, le porte-parole du gouvernement tchadien, Hassan Sylla.

Source : Rfi.fr
 



Vendredi 2 Mai 2014 12:00


Dans la même rubrique :