RDC: les Églises catholique et protestante annoncent vouloir engager des discussions incluant le M23

En République démocratique du Congo, 10 jours après l’offensive des rebelles du M23 – et de l’armée rwandaise – sur la ville de Goma, les principales Églises du pays se mobilisent pour trouver une solution à la crise dans l’est du pays. Ce mercredi après-midi, 5 février, les représentants des Églises catholique et protestante ont annoncé le lancement d’un dialogue national qui inclurait les différents acteurs du pays, y compris le M23.



Pour les représentants des deux principales Églises du pays, il ne peut pas y avoir de solution à ce conflit si les protagonistes ne sont pas inclus dans la recherche d’une solution.
 
Représentants des Églises catholique et protestante ont annoncé le lancement de consultations avec les forces politiques, y compris l’opposition, la société civile et le M23. Même si de nombreux Congolais s’y opposent, souligne le pasteur, Éric Nsenga, secrétaire général de l'ECC (Église du Christ au Congo).
 
« La question du M23, je le dis ici, notre rôle, ce n'est pas de dire X est un ange, Y est un démon. Si l'on ne fait pas ce travail... Nous, nous voulons trouver la solution, donc je ne peux pas comprendre que nous parlions de la paix, mais en même temps, que nous soyons sceptiques à tout mécanisme qui peut conduire à la paix. »
Dans notre approche, nous visons la paix durable. Il serait en tout cas aberrant, sinon illusoire, de penser à avoir la paix sans inclure tous les acteurs concernés. Donc, ici, nous parlons sans ambages, on a déjà vu quelques acteurs. Oui M 23, c'est vrai, ça devient comme une psychose ? Il y a beaucoup de choses à se dire, mais gardez à l'esprit : que voulons-nous ? Nous ne pouvons pas en même temps dire : nous voulons la paix, mais en même temps être sceptiques à tout mécanisme qui peut conduire à la paix. Notre posture est celle « de transformer les conflits en opportunités de vie ».


Le responsable de l’Église protestante indique que le projet a été soumis au chef de l’État, qui ne s’y est pas opposé. C’est la première fois qu’une autorité congolaise évoque publiquement la possibilité de dialoguer avec le groupe armé. Jusqu’à présent, le chef de l’État s’y est toujours refusé, évoquant une ligne rouge à ne pas franchir.

Rfi

Mercredi 5 Février 2025 19:39


Dans la même rubrique :