RDC: les déclarations d’Hollande font mouche au sein de l’opposition

Les déclarations de François Hollande au sommet de la Francophonie de Dakar sont très commentées à Kinshasa. Le président français a lancé une mise en garde aux pays où « les règles constitutionnelles sont malmenées et où l'alternance est empêchée ». Alors que le débat sur une possible révision constitutionnelle défraie la chronique en RDC, le parti d'opposition Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe s'est félicité hier des propos de Francois Hollande à Dakar et a agité le spectre d'une réédition des événements du Burkina Faso version congolaise.



L'opposant Vital Kamerhe (ici en 2011) dénonce le «piège» du rencensement en RDC, qui ne fait que retarder les élections. RFI/Bruno Minas

Le ton est ferme. C’est à la limite un défi lancé au pouvoir. L’UNC appelle le peuple congolais à se lever comme un seul homme à la manière du peuple burkinabè et faire échec à toutes tentatives de révision ou de changement de la Constitution.

Le parti de Vital Kamerhe invite ainsi l’opposition, la société civile et l’ensemble du peuple congolais à taire les querelles intestines pour gagner le combat de la démocratie et de l’Etat de droit. « La direction politique nationale de l’UNC appelle toutes les forces nationales acquises aux valeurs républicaines à faire bloc pour protéger la Constitution et entrer démocratiquement et définitivement cette démocratie dans les habitudes et la vie des Congolais, a déclaré Jolino Makelele, porte-parole de l’UNC, à RFI. En même temps, elle invite le peuple congolais à se lever comme un seul homme et à se prendre en charge pour barrer la route aux imposteurs et autres réfractaires au changement. »

La position de la France saluée

La position de la France au dernier sommet de la Francophonie à Dakar est saluée par l’UNC qui estime que cette position rejoint celles des Forces acquises au changement (FAC), des évêques et des Etats-Unis qui rejettent toute révision constitutionnelle dans l’intérêt personnel des ténors du pouvoir.

Le leader de l'UNC renchérit sur son porte-parole et dénonce l'objectif du recensement de la population organisé par les autorités de Kinshasa : « Nous devons éviter à notre nation un chaos que personne ne saurait arrêter. Ils [le pouvoir] ont créé l’Onip, l'Office national d'identification de la population. Ils disent que c’est pour faire le recensement. Mais c’est un piège, nous le voyons. Et nous disons [que] le recensement qu’on est en train de vouloir faire, c’est pour retarder tout simplement les élections. »

Et Vital Kamerhe d’exiger « un calendrier clair qui définit les étapes essentielles de telle sorte que quatre-vingt-dix jours avant le 19 décembre 2016 à minuit, date de la fin du deuxième et dernier mandat du président Kabila, nous organisions les élections présidentielles et législatives nationales. »


Rfi.fr

Mardi 2 Décembre 2014 10:38


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