Réconciliation en Côte d'Ivoire : bien mais peut mieux faire, note la Ligue ivoirienne des droits de l'homme

La situation socio-politique en Côte d’Ivoire a été passée au crible ce mardi 17 juillet par la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), lors d’un point presse. L'organisation constate que le pays se remet progressivement de la grave crise qu’il a connue après la présidentielle d’octobre-novembre 2010, qui a causé officiellement 3 000 morts et plusieurs centaines de milliers de réfugiés et de déplacés. La Lidho relève par ailleurs un certain nombre de mesures prises et plusieurs actes posés par le gouvernement en vue de consolider la paix et la stabilité. Cependant, elle constate aussi que la situation reste fragile.



La Lidho salue les mesures prises en Côte d'Ivoire : création d'une Commission dialogue, vérité et réconciliation de la police militaire (pour traquer les écarts de conduite au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire), et mise en place d'une Commission nationale d’enquête sur les violations des droits de l’homme pendant la crise post-électorale.

Mais la Ligue ivoirienne constate que la volonté de normaliser le fonctionnement socio-politique du pays est parfois biaisée. Comme par exemple pour le dialogue républicain avec l’opposition, dans lequel l’attitude du gouvernement envers le Front populaire ivoirien de l'ex-président Laurent Gbagbo semble floue, selon le président de la Lidho, René Légré Hokou. « Il faut se parler, il ne s'agit pas de faire la politique de l'autruche, dénonce-t-il. Il faut parler avec ceux qui constituent une alternance au pouvoir, qui ont dirigé, et à qui on reproche des choses. »

Les autorités ivoiriennes proclament aussi régulièrement leur volonté de lutter contre l’impunité. La Lidho doute de la sincérité du gouvernement. Mais René Légré Hokou garde espoir : « Ce serait un signal fort qu'aujourd'hui, on arrive à l'inculpation de quelqu'un qui soit proche par exemple du président de la République, parce que des soupçons graves pèseraient sur lui. Si on le fait, cela aidera [à parvenir] à la réconciliation. »

La Lidho a formulé plusieurs recommandations aux différents acteurs de la société ivoirienne afin d’améliorer la situation des droits de l’homme. Une situation qui « reste préoccupante », selon le chef de la Misssion des Nations unies en Côte d’Ivoire.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Mercredi 18 Juillet 2012 10:52


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