Refus de visa au professeur Omar Sangaré: les acteurs culturels exigent la réciprocité

Suite au refus «injustifié et inacceptable» du Consulat général de France au Sénégal, d'accorder le visa d'entrée en France au Professeur d'université et écrivain, agrégé de grammaire, Omar Sankharé, le Comité d'initiative de la communauté artistique et littéraire qui ressemble Ecrivains, Musiciens, Artistes plasticiens, évoluant dans les métiers de la Culture, a tenu un grand rassemblement hier, mercredi 11 juillet à la maison de la culture Douta Seck. Ils exigent l'application de la réciprocité devant obliger à toute personne de chercher un visa avant d'entrer au Sénégal.



Les acteurs culturels sénégalais sont en colère ! Ils sont très remontés contre les autorités de l’Ambassade de France qui ont refusé au Pr Omar Sangaré un visa d’entrée en Hexagone.  
Ils ont crachés leur vérité sur l’ancien pays colonisateur, via un grand rassemblement culturel qui avait pour objectif de protester vigoureusement contre toutes les formes de restriction à la libre circulation des créateurs et des œuvres de l’esprit.  

Ces acteurs culturels ont manifesté  leur  mécontentement suite au refus de l’ambassade de France de délivrer un visa au Pr Oumar Sangaré. Il y avait entre autres Alioune Mbaye Nder, Thione Seck.
Rappelons que le Professeur Sangaré se rendait en France pour des raisons professionnelles.
Ce mouvement de contestation des  ambassadeurs de la culture dénote de la frustration de plusieurs artistes (musiciens, cinéastes etc.) qui se voient refuser un visa de séjour en France pour des raisons qu’ils ont toujours ignorées.
D’autres personnes parlent «d’injustice et du mépris» des responsables de cette ambassade envers les africains qui souhaitent rejoindre la Métropole.

Sur les pancartes et autres effigies, on pouvait lire : «Tu voyages, je voyage. Pour une francophonie sans frontières. Pour de meilleures conditions d’accueil au consulat de France. Pour la mobilité des acteurs culturels, le visa, la réciprocité».
Après le balai du groupe Mame Diaré de Yoff et l’hymne «on nous tue et on ne nous déshonore pas» interprété par l’Orchestre Nationale, Alioune Badara Bèye, président des cinéastes du Sénégal souligne ce qui suit : «Nous avons constaté qu’il y avait une restriction très grave de la libre circulation des créateurs et surtout au niveau du consulat de France. Nous avons décidé de mettre un frein à tout cela. Ce sont des injustices très graves notamment en ce qui concerne le cas du Professeur Sankharé. C’est quelqu’un qui est d’abord doublement agrégé, plus que Senghor. C’est le seul cas en Afrique».

Avant de préciser que le «Professeur Sangharé n’a pas pu partir malgré l’intervention du Ministère de la culture et du président de la République pour diriger le comité des continents. C’est le seul jury en Afrique»
Et de poursuivre : «Thione Seck quand même, c’est une icône de la musique sénégalaise. Récemment encore, on lui a refusé le visa. Il se déplace depuis plus de trente ans et on l’a imposé une autorisation de sortie. Le Ministre de la culture et Thione sont des acteurs culturels. C’est même essayer de mettre en mal Youssou Ndour (actuel ministre de la culture, Ndlr) et les acteurs culturels».
L’Etat du Sénégal  interpellé
«Ce qu’on attend de l’Etat, c’est le cri de cœur de tout le monde. Il faut imposer la réciprocité à la France. C’est un acte patriotique. C’est plutôt un cri de guerre et que le respect soit mutuel, que nos intellectuels, nos professeurs et nos acteurs culturels puissent se déplacer librement quand ils ont un contrat ou appeler à faire quelque chose», a lancé M. Bèye.

D’autant plus il était parti pour un contrôle médicale, fait-il remarquer. «Il était opéré en France et il a fait  deux mois à l’hôpital de France. Il devait faire un contrôle et actuellement. S’il avait une crise ?», s’interroge-t-il. Il a subi une grave opération donc son déplacement était plus que vital. On l’a transporté en hélicoptère pour poursuivre son opération.  Ils (ambassade de France, Ndlr) nous ont servi comme motif de leur refus, qu’il y avait un contentieux avec une compagnie d’assurance. Or, Sangharé est assuré annuellement depuis 2007. Ce n’est pas une argumentation valable ! C’est une victime et c’est même la compagnie qui a fauté», martèle M. Bèye.
«Nous savons que les Français viennent au Sénégal avec une simple carte d’identité. Nous souhaitons simplement que la réciprocité soit appliquée. Nous ne demandons pas au consulat français de laisser n’importe qui peut partir en France. Mais, quand on a tous les papiers et qu’on est en règle qu’on nous laisse partir, c’est tout ce que demandons !», indique-t-il.
Mounirou Sy «avocat» de You
Quant au nouveau directeur du BSDA, Mounirou Sy il a déclaré que «sa structure n’est rien d’autre qu’un instrument de protection du droit d’auteur à travers l’auteur. On ne vise que  l’acteur culturel et il y a beaucoup de salives et d’ancres qui ont coulés lors du refus de visa à Thione Seck, Alioune Mbaye Nder et particulièrement le professeur Sangharé».
«Il s’et avéré que le Ministre Youssou Ndour n’est ni de près ou de loin lié à cette affaire. Il a été informé du refus de visa au même titre que tous les sénégalais, par voie de presse. Il faut l’intégrer dans la loi étatique», a précisé M. Sy.
En défenseur de son leader dans Fekke Macci Boolé, le Directeur du Bsda de souligner «il faut que ça soit clair dans l’entendement des sénégalais, les commérages, les idées reçues sont erronées. C’est l’Ambassade de France qui applique une réglementation française maintenant aux sénégalais d’obtempérer ou de rejeter. Mais, il n’a jamais été question au Ministère, d’amener une condition nouvelle de restriction et on (sic) tenait à le préciser».
 
Avec Sudonline

Mamadou Sakhir Ndiaye

Jeudi 12 Juillet 2012 09:30


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