Rutel : le FRAPP dénonce la loi sur la taxe des transferts d'argent et appelle à la mobilisation



Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) a exprimé son indignation suite à l'adoption par l'Assemblée nationale de la loi instituant une taxe sur les transferts d'argent. Le FRAPP qualifie cette loi d'« antisociale » car elle impacte directement les Sénégalais, qui sont déjà « écrasés par la vie chère, l’inflation et le chômage ».

« Ce constat est accablant : au lieu de s’attaquer aux multinationales qui réalisent des milliards de transactions, le gouvernement a choisi de ponctionner le peuple », a dénoncé le mouvement. En conséquence, le Secrétariat Exécutif National (SEN) du FRAPP appelle les « citoyens, syndicats, organisations sociales et forces progressistes à se mobiliser pour exiger l’abrogation de cette loi injuste et imposer une fiscalité populaire qui fasse enfin payer les opérateurs de transferts d'argent, pas les poches des Sénégalais ».


Dans un communiqué transmis à la rédaction de PressAfrik, le FRAPP précise qu'il « n’est pas opposé au principe d’une contribution citoyenne à l’effort de redressement économique du pays ». Cependant, il dénonce « l’injustice consistant à faire payer d’abord le peuple, pendant que les opérateurs de transfert d'argent échappent largement à l’impôt ».

Le mouvement rappelle que le principe d’équité fiscale commande que chacun contribue selon ses capacités. En épargnant les puissants et en pressurant les citoyens, ce principe est inversé, ce qui aggrave le sentiment d’injustice sociale.


Le communiqué mentionne également les propos du ministre des Finances qui a lui-même reconnu la faiblesse de la contribution fiscale du plus grand opérateur du secteur. « Depuis qu’il opère, ce dernier ne paie pas l’impôt sur les sociétés et n’a contribué qu’à hauteur de 20 000 000 FCFA au titre de l’impôt minimum forfaitaire », est-il écrit dans le communiqué.

Selon le FRAPP, un véritable courage fiscal consisterait à taxer directement les opérateurs et non les consommateurs. Pour cela, le mouvement propose plusieurs mesures : Un impôt minimum sur leur chiffre d’affaires locales, une taxe sur leurs commissions et revenus financiers, une redevance proportionnelle au volume de transactions traitées.

Pour que cette fiscalité soit juste et protectrice, des garde-fous clairs doivent être mis en place, notamment : Interdire par décret la répercussion de ces taxes sur les tarifs appliqués aux clients, plafonner les commissions pour empêcher toute hausse abusive, imposer la transparence en exigeant des rapports certifiés sur les revenus et les pratiques tarifaires des opérateurs, liste le Frapp.


En conclusion, le FRAPP affirme que les Sénégalais sont prêts à contribuer, mais ils refusent de porter seuls le poids du redressement. « Taxer seulement le peuple, c’est l’injustice. Taxer les opérateurs et les multinationales, c’est la justice sociale et la souveraineté», conclut la note.


Dimanche 21 Septembre 2025 20:52


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