
Dans l'interview qu'il a donnée à RFI, l'ancien chef d'état-major rwandais affirme qu'il n'a jamais fui l'instruction française. Qu'à la sortie du rapport Bruguière, il était ambassadeur en Inde, et qu'aujourd'hui encore, il est prêt à parler à la justice française de l'attentat contre l'avion du président Habyarimana. Il dit avoir des révélations à faire, mais ne veut en parler qu'aux juges. Dans l'enquête française sur cet attentat, sept personnalités proches du régime Kagamé sont mises en cause.
L'un de leurs avocats, maître Leon Lev Forster, s'étonne de cette soudaine proposition de coopération : « Faire des révélations alors que l’instruction dure depuis des années, vingt ans après les faits, je crois qu’il faut prendre tout cela avec beaucoup de précautions ».
Maître Laurent Curt est l'avocat de la famille du pilote français de l'avion d'Habyarimana. Il partage la méfiance de son collègue de la défense. Echaudé par plusieurs volte-face de témoins dans ce dossier, il craint que le général rwandais cherche à régler des comptes avec le président Kagamé.
« Je ne voudrais pas que notre vieille instruction devienne un champ de bataille qui permette un règlement de compte entre Rwandais, dit-il. Et ce monsieur nous annonce aussi des preuves, c’est surtout ça qui m’intéresse évidemment, mais pour l’instant il ne les a pas définies ».
Maître Curt s'attend à ce que les magistrats prennent l'initiative d'entendre le général Kayumba, et envisage de le demander si tel n'était pas le cas.
La présidence rwandaise a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas commenter les accusations des deux dissidents.
Source: RFI