SITES D’ORPAILLAGE DE KEDOUGOU Un projet de trois ans pour combatre l’utilisation du mercure

Formaliser l’orpaillage dans la région de Kédougou et lutter contre les effets nocifs du mercure. Tels sont, entre autres, les objectifs de l’Alliance pour une mine responsable (Arm), qui a initié un projet de trois ans au Sénégal, au Mali et au Burkina.



Organiser les orpailleurs, formaliser l’orpaillage, en adoptant de bonnes pratiques d’exploitation, tout en prenant en compte les aspects environnementaux, sociaux, sanitaires et de sécurité du travail, c’est là l’une des missions principales du projet «filière or équitable et réduction de l'utilisation du mercure dans l'orpaillage en Afrique de l'Ouest» lancé à Kédougou. Dans sa phase d’exécution, le projet d’une durée de trois ans, sera réalisé par l’Alliance pour une mine responsable (Arm) avec ses partenaires, en l’occurrence l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), le Conseil pour l’Or artisanal (Agc) et d’autres sources. Mais, sa mise en œuvre dans la région de Kédougou se fera en collaboration avec l’Association Kédougou action et développement (Akad). Face à la presse, Yves Bertrand a précisé que le programme permettra à terme «la réduction, et l’élimination des émissions de mercure en relation avec les techniques d'orpaillage». Ce géologue, qui parcourt depuis 15 ans les régions rurales d'Afrique et d'ailleurs pour accompagner les mineurs dans leurs aspirations à devenir des opérateurs formalisés, est convaincu «d’une prise de conscience des orpailleurs à propos des risques liés à ces pratiques».
 
Booster le chiffre d’affaires
 
Déjà, trois structures ont été identifiées à Kédougou pour exécuter la phase pilote. Il s’agit des sites d’orpaillage de Bantako, Douta et Dambala. A cet effet, une prime compensatoire de 10 à 15% sera attribuée à tout orpailleur qui exploitera sans l’utilisation de produits nocifs comme le mercure. En outre, ces mesures incitatives leur permettront de produire plus d'or, en le vendant à un prix proche de celui du cours mondial. Autant de mesures saluées par des acteurs à la base qui ont apprécié la réalisation de ce projet. «Il est vrai que nous utilisons le mercure pour extraire l’or, mais nous ne savions pas les dangers encourus. Un tel projet nous protégera contre des maladies liées à l’utilisation de ces produits nocifs et augmentera notre chiffre d’affaires», a confessé Saiba Diaby, un jeune orpailleur. Les autorités de la région sont aussi d’avis que le projet est sur le paradigme de la politique de l’Etat de formaliser l’orpaillage traditionnel. Une ferme volonté affichée par le gouvernement de la République du Sénégal, avec la signature, le 14 juin dernier, d’un arrêté du ministre des mines formalisant l’orpaillage. Il s’y ajoute la signature par le Sénégal de la Convention de Minamata au Japon, le 10 octobre 2013, contre l'usage et les émissions de mercure.

Magueye Sow

Vendredi 27 Décembre 2013 13:35


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