Saccage des stations-services: à Dakar des, chauffeurs frappés par une difficulté d'approvisionnement en carburant (Reportage)



Deux jours après de violentes manifestations ayant vu le saccage des stations-services Total, des chauffeurs de bus et de calendos à Dakar, sont confrontés à d’énormes difficultés pour s’approvisionner en carburant. Trouver de l’essence ou du gasoil devient véritables casse-tête. À en croire, des chauffeurs, interrogés à Fass Mbao, commune de Dakar, « les conséquences de ces saccages pourraient être désastreuses dans le domaine du transport ».

« On a un problème pour avoir de l’essence à la Station Total de Fass Mbao là où je me ravitaillais, a été saccagé. Alors qu’en ce moment, je suis obligé d’aller dans une autre station Total qui se trouve à Ouakam pour faire le plein. Aller à Fass Mbao est ce qui m’arrange parce que ce n’est pas loin et je ne suis pas obligé de faire un long trajet pour revenir », explique Aly Fall chauffeur de bus.

Depuis les manifestations, avec la destruction des stations de services de Total, il fait « un long voyage » pour se ravitailler en gasoil, ce qui ne « l’arrange pas du tout ». Faisant 3 rotations par jour, M. Fall est « obligé » de faire ce trajet pour ne pas prendre le risque d’être en court de gasoil.

Le Sénégal a connu quatre jours de perturbation de l’activité économique à cause de troubles et des violences, du mercredi 3 mars, date de l’arrestation d’Ousmane Sonko. Les violences dans les principales villes du pays ont mené à l’arrêt de plusieurs entités économiques. « La destruction des stations de Total a un impact direct sur nous qui l’utilisons, vraiment, on est fatigué et c’est dur, 48 stations sont devenues hors service pour une durée de 3 à 6 mois », regrettent des chauffeurs, au micro de PressAfrik.

Chauffeur de calandos de profession, Samba Diop, comme ses autres collègues, explique qu’ « étant de ceux qui utilisent les stations de Total, il déplore les saccages qui retardent et impactent leur travail. « Lorsque je travaille et que le gasoil est fini, je suis obligé de me garer et de rentrer surtout quand ça tombe vers le crépuscule » », regrette-t-il.
 
Des scènes de guérillas urbaines, des jets de pierres, de gaz lacrymogènes, des pneus incendiés, façades de commerces et stations de services saccagées, la ville de Dakar a été le théâtre d’affrontements violents entre manifestants et force de l’ordre pendant plus de trois jours.

Avant ceci, « on avait l’habitude de faire des courses et de nous ravitailler n’importe où et à n’importe quel moment ce qui est devenu impossible depuis quelques jours », se lamente Samba Diop. Maintenant, toutes les stations sont « bouchées » et « il y a de longues files d’attente ce qui retarde notre travail ». Et sans gasoil "nous chauffeurs ne pouvons pas travailler", se désole le chauffeur de calendos. 

À l’origine des manifestations, c’est l’interpellation pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée » de l’opposant Ousmane Sonko, alors qu’il se rendait à la convocation d’un juge d’instruction pour répondre à des accusations de « viols et de menaces de mort » d’une masseuse.
 


Mercredi 10 Mars 2021 11:55


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