Prison ferme en cas de harcèlement sexuel : c’est ce que prévoit la loi algérienne. Alors, quand mi-octobre, le juge a condamné Saïd Lamrani à du sursis, les plaignantes ont fait appel. « Le verdict a été jugé insuffisant compte tenu du "crime", explique Soumia Salhi, du Comité de soutien aux victimes de harcèlement sexuel. Il fallait donc faire appel pour réhabiliter les victimes dans leur dignité. Nous, on souhaite que ces criminels cessent leurs agissements. La route a été très longue. Cela dure depuis presque deux ans. »
Le directeur de la chaîne 4 amazighe était présent lors de l’appel. Il a 74 ans et dénonce depuis le début une vengeance personnelle. Une version inacceptable, selon un homme, rédacteur en chef, à l’époque des faits : « Ce n’est pas une personne, ce n’est pas deux, ce n’est pas trois. Moi en tant que responsable, j’ai reçu en tout et pour tout, onze rapports de femmes qui ont été séquestrées. Or il n’y en a eu que trois qui ont eu le courage, et avec consentement de leurs parents, de venir témoigner dans les commissariats et au tribunal. Aujourd’hui, il est récidiviste. Dieu merci, aujourd’hui il paiera. »
A l’issue de l’audience à huis-clos, le procureur a demandé à ce que la peine soit aggravée. Le verdict doit être rendu dans une semaine.
Source : Rfi.fr