La liquidation de Transrail a été évitée de justesse. Le gestionnaire du réseau ferroviaire Dakar-Bamako a obtenu un renflouement inespéré de la part des bailleurs de fonds.
Handicapé par 9 milliards d'impayés des Etats concédants ( Sénégal et Mali), la société de gestion du réseau ferroviaire Dakar-Bamako, Transrail S A, placée sous la concession désormais du nouvel opérateur de référence, Vecturis, qui a pris le relais de l'ex concessionnaire Canac-Getma, a lancé un plan d'urgence de 99 milliards FCFA. Certains bailleurs de fonds ont promis de souscrire. Cas de la Banque Mondiale, de la BOAD. Au terme de deux raouts consécutifs tenus à Paris et à Dakar, Transrail SA a évité la liquidation. Le redressement passera par une feuille de route conçue sur la base des études techniques et financières commanditées par le Sénégal et le Mali en 2009. Les deux Etats, qui doivent respectivement 5 et 4 milliards de F CFA à Transrail, tiendront-ils leurs engagements à résorber la dette à hauteur de 6 milliards ? C’est l’une des conditions posées par le nouveau concessionnaire.
Hésitations
Reste que depuis l'abandon de la partie par l'ex concessionnaire franco-canadien, Canac-Getma, les banques, qui allouaient des crédits à la société, ont exigé des garanties de solvabilité au nouveau concessionnaire. Aussi, le tour de table des bailleurs s'est-il rétrécit davantage pour "manque de visibilité", de "perspectives de renflouement" à une entreprise qualifiée de moribonde. Ce qui n’a pas empêché certains bailleurs de reconsidérer leur position en acceptant l'option de recapitalisation de Transrail d'ici juin 2010. « Nous mettrons en place un pool de partenaires financiers à court terme pour injecter 40 milliards Fcfa pour l'achat du matériel roulant sur l'axe Dakar-Bamako » a révélé une source qui s'est confiée à Les Afriques en début d'après midi ce mardi 23 mars 2010 . En contrepartie, Vecturis s'est engagé dans une souscription immédiate d'augmentation de capital pour la bagatelle de 1,3 milliard Fcfa. Une source proche du dossier établie à Bamako estime que le grand hic serait de parvenir à opérer la mutation d’un cadre juridique initial datant de la période coloniale à une véritable société de patrimoine unique transnationale.
Par Ismael Aidara, Les afriques.