Le Khalife général de Taïba
« Si on n’y prend garde, le prochain président de la République ne pourra pas gouverner ce pays ». Ces mots du Khalife général de Taïba-Marsassasoum, El Hadj Moustapha Sylla, qui sonnent comme une alerte, donnent une idée du niveau de délitement du tissu social.
Pour le saint homme qui s’exprimait au cours du Gamou annuel de Taïba-Marsassoum, dans la nuit du 18 au 19 avril dernier, autour du thème : « La responsabilité de l’homme dans la société », le Sénégal marche au ralenti, pour ne pas dire, rien ne marche. Et les politiques ont une part de responsabilité, dit-il, dans ce qui arrive au pays. « Ils créent des partis politiques non pas pour servir le peuple, mais plutôt pour se servir de lui ». Dans cette société déréglée, il y a comme qui dirait un inversement des valeurs. Ce qui naguère était élevé, s’abaisse de nos jours. Ainsi, pouvoir et opposition ne disent pas toujours la vérité au peuple qui ne voit que du feu ou du brouillard après le passage des stratèges politiques. Pour la plupart du temps, les professionnels de la politique sont mus, dit-il, par des intérêts personnels.
Et la quête du gain facile les pousse souvent à tourner le dos à la vérité ou à faire dans la compromission. C’est le cas de ces centaines de conseillers qui entourent les Présidents africains et qui n’osent pas, pour l’écrasante majorité d’entre eux, dire la vérité à leur « patron » de peur de perdre leur place. Pourtant, fait remarquer le Khalife général, ils sont payés par l’argent du contribuable. Le jour du jugement dernier, ils répondront de leurs actes, lance le saint homme. Non sans faire remarquer que nos autorités - tout comme celles des autres pays africains - créent d’énormes problèmes au peuple, parce qu’elles oublient leurs responsabilités vis-à-vis de leurs compatriotes.
La querelle des milliards
Et de se demander pourquoi dans nos pays pauvres, en pleine crise, on ne parle que milliards détournés ? Pourtant l’on n’y fabrique pas cet argent ; c’est celui des bailleurs et des institutions internationales. « L’Afrique nage dans l’erreur. Cet argent se paiera tôt ou tard et cela par la sueur du pauvre contribuable qui, hélas, ne voit même pas la couleur de cet argent détourné », déclare le Khalife général de Taïba. Il est convaincu d’une chose : « Dieu démasquera, le jour du Jugement dernier, les voleurs de la République pour les soumettre à un châtiment à la hauteur de leur crime ». Les ministres sont passés aussi à la trappe. « C’est parce qu’ils ont peur d’être renvoyés, qu’ils acceptent tout du président de la République. Ils sont prêts à violer des principes pour les beaux yeux du Prince », soutient El Hadj Moustapha Sylla qui les invitent à démissionner s’ils ne sont plus capables de servir leur peuple.
Le député du parti
La même remarque est valable pour les députés et surtout ceux de la Casamance : « Les députés travaillent pour leur parti et non pour le peuple qu’ils sont censés représenter et surtout défendre les intérêts. S’ils ne font pas la politique de la chaise vide, l’écrasante majorité s’emmure dans un silence assourdissant aux allures d’un complot où les intérêts du peuple sont sacrifiés à l’autel des calculs politiciens, pour ne pas dire, partisans. Ils ont tourné le dos à la vérité et trahi les attentes du peuple », martèle le Khalife général de Taïba.
Quant aux nouveaux élus, il a rappelé ce pourquoi ils ont été choisis par les populations de leur localité. Et ils n’auront pas, fait-il remarquer, l’excuse de trahir les attentes ou l’espoir que le peuple a placé en eux.
Un système éducatif déréglé
Dans cette réflexion sur la marche de notre société, le saint homme n’a pas épargné les enseignants et le gouvernement dont le bras de fer coûte cher, dit-il, aux élèves et aux parents d’élève. Les grèves incessantes ont beaucoup contribué à la perte de niveau des élèves, dont la répercussion se fait sentir jusque dans les amphithéâtres. Pour s’en convaincre, dit le Khalife, il faut écouter, par exemple, un étudiant en licence parler la langue de Molière. Le système éducatif est déréglé et la responsabilité, dit le saint homme, incombe à l’Etat. Pourquoi les détenteurs de Certificat d’Etudes d’hier, ont plus de niveau que ceux d’aujourd’hui ?, se demande-t-il. « Les enseignants ne doivent pas prendre des positions unilatérales, en s’inscrivant dans une logique d’opposition systématique contre le gouvernement. De son côté, l’Etat doit faire des concessions pour ne pas aggraver la situation. La politique du pourrissement, pour ne pas dire, de l’usure, n’arrange pas les choses. Car en dernière analyse, ce sont les fils des pauvres et des Sénégalais moyens qui vont payer les pots cassés, eux qui n’ont pas la possibilité de payer des études en Europe ou dans les Ecoles professionnelles du pays », souligne le saint homme. Le Khalife général de Taïba dira que tout le monde a démissionné et que notre société a besoin d’être refondée. Il refuse cependant la fatalité. Pour lui, « la solution existe en chacun de nous. Dieu nous a donné la solution »
L’homme est un berger
Et cette solution, dira le Khalife, passe par le fait d’assumer nos responsabilités sur cette terre. C’est ainsi que Dieu a déposé, fait remarquer le saint homme, entre les mains de l’homme, l’univers. Mais à charge pour lui d’assumer les lourdes responsabilités qui ont pour nom : l’adoration d’un Dieu unique et l’application des préceptes qu’il a transmis au travers de la loi islamique. Et de rappeler ce Hadith du Prophète (Pls) pour illustrer le fait que l’homme n’est pas venu dans ce bas monde pour tourner les pouces. Sa mission est d’adorer son Créateur et travailler sans relâche à l’édification d’une société harmonieuse où tous les enfants de Dieu vivront en paix, et où la solidarité ne sera pas un vain mot. Dieu parle aux hommes en ces termes : « Vous êtes des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. Le chef de l’Etat est berger et responsable de ses administrés. L’homme est berger dans sa famille et responsable de l’objet de sa garde.
La femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de l’objet de sa garde. Le serviteur est berger dans les biens de son maître et responsable de l’objet de sa garde. L’homme est berger dans les biens de son père et responsable de l’objet de sa garde. Vous êtes tous bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. ». Le Khalife de dire que l’homme n’est pas seulement responsable de sa personne, il est aussi responsable d’autrui. Moralité : il doit s’employer à protéger ses pairs comme il le fait pour sa propre personne. Et si tout le monde se comporte ainsi, la société devient un havre de paix où tous ses membres oeuvreront pour l’intérêt et le bonheur communs.
La responsabilité des politiques
Revenons au Hadith du Prophète (Psl) assimilant le chef de l’Etat au berger qui a la responsabilité de ses administrés. Dieu lui a confié la charge de s’occuper de ces derniers. Chaque jour, il doit faire son autocritique en se demandant qu’est-ce qu’il a fait pour les pauvres et les nécessiteux ? A-t-il géré de manière transparente les deniers publics ? Qu’est-ce qu’il a fait pour l’instruction de son peuple ? Les affaires administratives et judiciaires sont-elles confiées à des hommes intègres et compétents ? Puisque le jour du Jugement dernier, il répondra de ces responsabilités, souligne le saint homme.
Mais au-delà du Chef de l’Etat, ce Hadith du Prophète (Psl) s’adresse à tout homme à qui la société a confié des responsabilités. C’est le cas, par exemple, dira le Khalife, des élus locaux qui viennent d’être désignés à l’issue des élections locales du 22 mars dernier. Ils ne doivent pas oublier, une fois assis dans le fauteuil, leurs responsabilités : « dire la vérité au peuple, ne pas s’approprier le bien commun, aider les démunis, assister les pauvres, être à l’écoute des populations de manière à gagner leur confiance, être ouverts, répondre toujours présents quand le peuple qui vous a mis à la tête de ces collectivités a besoin de vous ».
Pour le marabout de Taïba, ces élus ne doivent jamais perdre de vue que la politique, dans son essence, telle voulue par Dieu, est faite pour construire et non pour détruire, servir le peuple et non se servir de lui. « L’élu doit toujours penser au peuple en premier : manger et boire après tout le monde. En somme, il doit montrer le bon exemple dans sa façon de parler, de se comporter, enseigner la droiture au peuple, après l’avoir incarnée, donner une bonne éducation aux populations », souligne-t-il. Le devoir des guides religieux
Ce qui est valable, fait remarquer le Khalife, pour les politiques l’est forcément pour les marabouts ou les guides religieux qui doivent assumer leurs responsabilités : « mettre les fidèles sur le droit chemin, en leur enseignant la parole de Dieu, éviter les querelles de chapelle, car toutes les confréries sont au service d’Allah. Ils doivent cultiver l’entente et la paix au sein des croyants d’une même religion et envers ceux des autres religions. D’où la nécessité du dialogue des religions croyant en un Dieu Unique et lequel dialogue se situe au-delà de celui qu’on appelle communément le dialogue islamo-chrétien », soutient le guide religieux.
La responsabilité des parents dans la famille
Quant à la responsabilité de l’homme (du mari) dans sa famille, comme le dit le hadith du Prophète, elle revient, d’abord, à lui assurer sa subsistance et à la mettre à l’abri de la pauvreté. « Il doit diriger sa famille selon les prescriptions d’Allah. Il en sera, le Jour de la Résurrection, comptable ; d’où la nécessité pour lui de recourir aux moyens les meilleurs et les plus droits et de garantir aux siens une vie honorable », dit-il, avant d’ajouter : « Les parents doivent être un modèle pour les enfants sur le droit chemin de l’Islam, en observant un bon comportement ». Malheureusement, souligne le saint homme, « il y a des parents qui se disent musulmans, mais qui tournent le dos à la morale telle qu’enseignée par le Coran. Et ce sont les enfants qui auront ainsi une mauvaise éducation, alors qu’ils constituent l’avenir de la société ».
Enfin, la femme (l’épouse), fait-il remarquer, est aussi bergère dans la maison de son mari et responsable de sa garde. « Elle est la gardienne du foyer et constitue le soutien de l’homme dans ce bas monde. Elle doit montrer le bon exemple en faisant preuve de sagesse dans la gestion des affaires domestiques. L’épouse doit être économe dans les dépenses et doit s’abstenir d’exiger de son mari ce qui est au-dessus de ses moyens », souligne le guide religieux, avant d’ajouter : « Elle doit se contenter du juste milieu dans la vie et tourner le dos aux clinquants, aux désirs futiles qui vont l’obliger à engager des dépenses inutiles, allant parfois même jusqu’à s’endetter pour paraître ».
La responsabilité de protéger notre environnement
Mais si Allah a « déposé » entre les mains de l’homme l’univers, il a, en retour,la lourde charge de le préserver. « Hélas, nous sommes au regret de constater que c’est lui qui est en train de détruire l’environnement, en outrepassant les limites et en déréglant l’écosystème et l’ordre de la création. Les forêts sont rasées au profit des activités purement lucratives, la mer est polluée du fait de l’action de l’homme qui y déverse chaque jour des produits toxiques issus de l’industrialisation sauvage », se désole le Khalife de Taïba.
Pour le saint homme qui s’exprimait au cours du Gamou annuel de Taïba-Marsassoum, dans la nuit du 18 au 19 avril dernier, autour du thème : « La responsabilité de l’homme dans la société », le Sénégal marche au ralenti, pour ne pas dire, rien ne marche. Et les politiques ont une part de responsabilité, dit-il, dans ce qui arrive au pays. « Ils créent des partis politiques non pas pour servir le peuple, mais plutôt pour se servir de lui ». Dans cette société déréglée, il y a comme qui dirait un inversement des valeurs. Ce qui naguère était élevé, s’abaisse de nos jours. Ainsi, pouvoir et opposition ne disent pas toujours la vérité au peuple qui ne voit que du feu ou du brouillard après le passage des stratèges politiques. Pour la plupart du temps, les professionnels de la politique sont mus, dit-il, par des intérêts personnels.
Et la quête du gain facile les pousse souvent à tourner le dos à la vérité ou à faire dans la compromission. C’est le cas de ces centaines de conseillers qui entourent les Présidents africains et qui n’osent pas, pour l’écrasante majorité d’entre eux, dire la vérité à leur « patron » de peur de perdre leur place. Pourtant, fait remarquer le Khalife général, ils sont payés par l’argent du contribuable. Le jour du jugement dernier, ils répondront de leurs actes, lance le saint homme. Non sans faire remarquer que nos autorités - tout comme celles des autres pays africains - créent d’énormes problèmes au peuple, parce qu’elles oublient leurs responsabilités vis-à-vis de leurs compatriotes.
La querelle des milliards
Et de se demander pourquoi dans nos pays pauvres, en pleine crise, on ne parle que milliards détournés ? Pourtant l’on n’y fabrique pas cet argent ; c’est celui des bailleurs et des institutions internationales. « L’Afrique nage dans l’erreur. Cet argent se paiera tôt ou tard et cela par la sueur du pauvre contribuable qui, hélas, ne voit même pas la couleur de cet argent détourné », déclare le Khalife général de Taïba. Il est convaincu d’une chose : « Dieu démasquera, le jour du Jugement dernier, les voleurs de la République pour les soumettre à un châtiment à la hauteur de leur crime ». Les ministres sont passés aussi à la trappe. « C’est parce qu’ils ont peur d’être renvoyés, qu’ils acceptent tout du président de la République. Ils sont prêts à violer des principes pour les beaux yeux du Prince », soutient El Hadj Moustapha Sylla qui les invitent à démissionner s’ils ne sont plus capables de servir leur peuple.
Le député du parti
La même remarque est valable pour les députés et surtout ceux de la Casamance : « Les députés travaillent pour leur parti et non pour le peuple qu’ils sont censés représenter et surtout défendre les intérêts. S’ils ne font pas la politique de la chaise vide, l’écrasante majorité s’emmure dans un silence assourdissant aux allures d’un complot où les intérêts du peuple sont sacrifiés à l’autel des calculs politiciens, pour ne pas dire, partisans. Ils ont tourné le dos à la vérité et trahi les attentes du peuple », martèle le Khalife général de Taïba.
Quant aux nouveaux élus, il a rappelé ce pourquoi ils ont été choisis par les populations de leur localité. Et ils n’auront pas, fait-il remarquer, l’excuse de trahir les attentes ou l’espoir que le peuple a placé en eux.
Un système éducatif déréglé
Dans cette réflexion sur la marche de notre société, le saint homme n’a pas épargné les enseignants et le gouvernement dont le bras de fer coûte cher, dit-il, aux élèves et aux parents d’élève. Les grèves incessantes ont beaucoup contribué à la perte de niveau des élèves, dont la répercussion se fait sentir jusque dans les amphithéâtres. Pour s’en convaincre, dit le Khalife, il faut écouter, par exemple, un étudiant en licence parler la langue de Molière. Le système éducatif est déréglé et la responsabilité, dit le saint homme, incombe à l’Etat. Pourquoi les détenteurs de Certificat d’Etudes d’hier, ont plus de niveau que ceux d’aujourd’hui ?, se demande-t-il. « Les enseignants ne doivent pas prendre des positions unilatérales, en s’inscrivant dans une logique d’opposition systématique contre le gouvernement. De son côté, l’Etat doit faire des concessions pour ne pas aggraver la situation. La politique du pourrissement, pour ne pas dire, de l’usure, n’arrange pas les choses. Car en dernière analyse, ce sont les fils des pauvres et des Sénégalais moyens qui vont payer les pots cassés, eux qui n’ont pas la possibilité de payer des études en Europe ou dans les Ecoles professionnelles du pays », souligne le saint homme. Le Khalife général de Taïba dira que tout le monde a démissionné et que notre société a besoin d’être refondée. Il refuse cependant la fatalité. Pour lui, « la solution existe en chacun de nous. Dieu nous a donné la solution »
L’homme est un berger
Et cette solution, dira le Khalife, passe par le fait d’assumer nos responsabilités sur cette terre. C’est ainsi que Dieu a déposé, fait remarquer le saint homme, entre les mains de l’homme, l’univers. Mais à charge pour lui d’assumer les lourdes responsabilités qui ont pour nom : l’adoration d’un Dieu unique et l’application des préceptes qu’il a transmis au travers de la loi islamique. Et de rappeler ce Hadith du Prophète (Pls) pour illustrer le fait que l’homme n’est pas venu dans ce bas monde pour tourner les pouces. Sa mission est d’adorer son Créateur et travailler sans relâche à l’édification d’une société harmonieuse où tous les enfants de Dieu vivront en paix, et où la solidarité ne sera pas un vain mot. Dieu parle aux hommes en ces termes : « Vous êtes des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. Le chef de l’Etat est berger et responsable de ses administrés. L’homme est berger dans sa famille et responsable de l’objet de sa garde.
La femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de l’objet de sa garde. Le serviteur est berger dans les biens de son maître et responsable de l’objet de sa garde. L’homme est berger dans les biens de son père et responsable de l’objet de sa garde. Vous êtes tous bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. ». Le Khalife de dire que l’homme n’est pas seulement responsable de sa personne, il est aussi responsable d’autrui. Moralité : il doit s’employer à protéger ses pairs comme il le fait pour sa propre personne. Et si tout le monde se comporte ainsi, la société devient un havre de paix où tous ses membres oeuvreront pour l’intérêt et le bonheur communs.
La responsabilité des politiques
Revenons au Hadith du Prophète (Psl) assimilant le chef de l’Etat au berger qui a la responsabilité de ses administrés. Dieu lui a confié la charge de s’occuper de ces derniers. Chaque jour, il doit faire son autocritique en se demandant qu’est-ce qu’il a fait pour les pauvres et les nécessiteux ? A-t-il géré de manière transparente les deniers publics ? Qu’est-ce qu’il a fait pour l’instruction de son peuple ? Les affaires administratives et judiciaires sont-elles confiées à des hommes intègres et compétents ? Puisque le jour du Jugement dernier, il répondra de ces responsabilités, souligne le saint homme.
Mais au-delà du Chef de l’Etat, ce Hadith du Prophète (Psl) s’adresse à tout homme à qui la société a confié des responsabilités. C’est le cas, par exemple, dira le Khalife, des élus locaux qui viennent d’être désignés à l’issue des élections locales du 22 mars dernier. Ils ne doivent pas oublier, une fois assis dans le fauteuil, leurs responsabilités : « dire la vérité au peuple, ne pas s’approprier le bien commun, aider les démunis, assister les pauvres, être à l’écoute des populations de manière à gagner leur confiance, être ouverts, répondre toujours présents quand le peuple qui vous a mis à la tête de ces collectivités a besoin de vous ».
Pour le marabout de Taïba, ces élus ne doivent jamais perdre de vue que la politique, dans son essence, telle voulue par Dieu, est faite pour construire et non pour détruire, servir le peuple et non se servir de lui. « L’élu doit toujours penser au peuple en premier : manger et boire après tout le monde. En somme, il doit montrer le bon exemple dans sa façon de parler, de se comporter, enseigner la droiture au peuple, après l’avoir incarnée, donner une bonne éducation aux populations », souligne-t-il. Le devoir des guides religieux
Ce qui est valable, fait remarquer le Khalife, pour les politiques l’est forcément pour les marabouts ou les guides religieux qui doivent assumer leurs responsabilités : « mettre les fidèles sur le droit chemin, en leur enseignant la parole de Dieu, éviter les querelles de chapelle, car toutes les confréries sont au service d’Allah. Ils doivent cultiver l’entente et la paix au sein des croyants d’une même religion et envers ceux des autres religions. D’où la nécessité du dialogue des religions croyant en un Dieu Unique et lequel dialogue se situe au-delà de celui qu’on appelle communément le dialogue islamo-chrétien », soutient le guide religieux.
La responsabilité des parents dans la famille
Quant à la responsabilité de l’homme (du mari) dans sa famille, comme le dit le hadith du Prophète, elle revient, d’abord, à lui assurer sa subsistance et à la mettre à l’abri de la pauvreté. « Il doit diriger sa famille selon les prescriptions d’Allah. Il en sera, le Jour de la Résurrection, comptable ; d’où la nécessité pour lui de recourir aux moyens les meilleurs et les plus droits et de garantir aux siens une vie honorable », dit-il, avant d’ajouter : « Les parents doivent être un modèle pour les enfants sur le droit chemin de l’Islam, en observant un bon comportement ». Malheureusement, souligne le saint homme, « il y a des parents qui se disent musulmans, mais qui tournent le dos à la morale telle qu’enseignée par le Coran. Et ce sont les enfants qui auront ainsi une mauvaise éducation, alors qu’ils constituent l’avenir de la société ».
Enfin, la femme (l’épouse), fait-il remarquer, est aussi bergère dans la maison de son mari et responsable de sa garde. « Elle est la gardienne du foyer et constitue le soutien de l’homme dans ce bas monde. Elle doit montrer le bon exemple en faisant preuve de sagesse dans la gestion des affaires domestiques. L’épouse doit être économe dans les dépenses et doit s’abstenir d’exiger de son mari ce qui est au-dessus de ses moyens », souligne le guide religieux, avant d’ajouter : « Elle doit se contenter du juste milieu dans la vie et tourner le dos aux clinquants, aux désirs futiles qui vont l’obliger à engager des dépenses inutiles, allant parfois même jusqu’à s’endetter pour paraître ».
La responsabilité de protéger notre environnement
Mais si Allah a « déposé » entre les mains de l’homme l’univers, il a, en retour,la lourde charge de le préserver. « Hélas, nous sommes au regret de constater que c’est lui qui est en train de détruire l’environnement, en outrepassant les limites et en déréglant l’écosystème et l’ordre de la création. Les forêts sont rasées au profit des activités purement lucratives, la mer est polluée du fait de l’action de l’homme qui y déverse chaque jour des produits toxiques issus de l’industrialisation sauvage », se désole le Khalife de Taïba.