Sénégal-Musique : la banlieue se souvient de NDONGO LO

Voila maintenant quatre ans jour pour jour que nous a quitté le feu Ndongo Lo. Le 16 janvier 2005 disparu l’artiste chanteur pikinois. Parti à la fleur de l’âge, à peine 30ans, son ombre plane encore dans les ruelles de la ville qui l’a vu grandir. Ses œuvres musicales continuent à bercer ceux qui l’ont aimé et choyé. La banlieue, particulièrement la ville de Pikine, se souvient encore de cet artiste. Gentillesse, générosité, considération, cordialité, modestie sont quelques unes de ses nombreuses qualités que ses admirateurs gardent encore de lui.



En ce 16 janvier, un petit tour dans la banlieue de Pikine permet de se rendre compte que Ndongo Lô est toujours présent dans les esprits. Comme d’habitude, les rues de Tally Bou Bess sont animées. Il est 13h, le soleil tape fort sur les têtes à cette heure de la journée, mais semble agréable en cette période de froid malgré le soufflement du vent accompagné de poussière. Beaucoup de personnes sont dans les rues pour profiter des rayons de soleil.

Le rond point est animé par le bruit des klaxons. Tantôt se sont les cars rapides ou les Ndiaga Ndiaye qui s’arrêtent sur la route pour prendre un client, tantôt c’est un clando qui se gare. A gauche du rond point, en face de la station service Shell, se trouve un groupe de chauffeurs et de coxers, parmi eux Mor Dieng. Ce chauffeur de clando, la trentaine environ, observe une pose certainement. Il est tranquillement assis sur la chaise de sa voiture, la porte ouverte, il discute avec ses amis. Il fait parti des nombreux admirateurs du musicien. «Ndongo est toujours vivant, pour s’en rendre compte il faut écouter ses chansons» soutient-il avec un air nostalgique. L’homme nous montre une trousse contenant une collection de cassettes jalousement rangée dans sa voiture. Il s’exclame : «regarde, ici ! On n’écoute que Ndongo Lô car c’est un exemple à suivre, surtout par la jeunesse. Il a laissé un riche héritage derrière lui. Beaucoup de chanteurs de Pikine veulent lui ravir la vedette. Mais, il est difficile de relever le défis» martèle-t-il. Les autres chauffeurs acquiescent de la tête.

A quelques pas de ces chauffeurs, se trouve mère Ndiaya vendeuse d’arachides grillés, d’eau fraîche et de mouchoirs. Habillée en grand boubou wax, elle a tout un arsenal pour se protéger du vent. Son foulard de tête bien noué et elle s’est blottie dans une écharpe. Interpellée sur la mort de Ndongo Lô, la dame affiche une mine triste avant de témoigner. «Nous n’oublierons jamais Ndongo Lô car il aimait Pikine et ses habitants. Son image restera toujours gravée dans nos mémoires. Nous ne pouvons que prier pour lui» révèle-t-elle.

Même son de cloche pour le vieux Amath Gueye, qui s’est arrêté devant l’étal de mère Ndiaya pour acheter de l’eau. Cependant, Amath Gueye fustige l’attitude de l’entourage de feu Ndongo Lö. Il estime qu’«il faut que sa famille et ses amis s’unissent, ils ont trop de problèmes liés à l’argent. Or ndongo Lô, lui était généreux».

Fatou Ndiaye Thiam, elle se rappelle les messages que le natif de Pikine transmettait à travers sa musique. Cette mélomane âgée d’une trentaine d’années, rencontrée vers la discothèque « kheweul», soutient que Ndongo Lô était toujours souriant. «On s’est rencontré pour la première fois lors d’une soirée au Ravin. Ce qui m’a le plus marquée c’est quand il a chanté les « niégnos» la caste des forgerons et moi j’en suis une» se souvient-elle.

Les enfants aussi se souviennent de l’artiste. Aissatou Diouf, Moussa Thioun et Abdou Gassama sont des élèves au CEM Ibrahima Diop de Pikine-Est, ils pensent que «Ndongo Lo était gentil avec tout le monde et il chantait bien ».



Ndéye Maty Diagne (stagiaire)

Vendredi 16 Janvier 2009 19:07


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