Sénégal : l’activité culturelle n’a pas trop brillée en 2008

L’agenda culturel 2008 a été fortement marqué par Gorée diaspora festival. Cette activité a drainé une foule immense venant un peu partout à travers le monde. C’est ce qui a motivé l’entretien de pressafrik.com avec le maître d’œuvre de ce festival, par ailleurs maire de la commune d’arrondissement de Gorée Me Augustin Senghor.



Le maire de Gorée et initiateur de Gorée diaspora festival, Me Augustin Senghor
Après avoir un tour d’horizon des activités artistiques et culturelles de l’année 2008, Me Augustin Senghor fait part des dysfonctionnements qu’il a décelés dans le domaine de la culture au Sénégal. Il a estimé que «beaucoup reste à faire malgré une grande volonté de l’Etat à promouvoir l’art et la culture». Dans la même lancée, a-t-il affirmé «la culture est un piler fondamental du développement d’où la nécessité de redéfinir les politiques culturelles en vue de les redynamiser».

Malgré la réalisation de l’agenda culturel, l’année 2008 n’a pas été exceptionnelle dans le domaine de l’art et de la culture. Il a fondé cet avis dans le fait que selon lui, «on n’a pas été gâté en terme d’événements qui peuvent servir de référentiel. Par rapport aux années précédentes, les activités culturelles n’ont pas connu autant de succès. Tant au niveau de la participation que de la qualité».

Le maire de Gorée a souligné le fait que le monde artistique et culturel sénégalais est confronté à un certain nombre de difficultés. Pour lui, la situation financière particulière de cette année n’a pas permis à l’Etat de faire face à toutes les sollicitations. «Ces difficultés sont aussi directement liées à des problèmes de gestion du budget et le manque de sponsor et de mécènes», a-t-il ajouté.

Hormis les contraintes économiques, a indiqué Me Augustin Senghor, «on assiste à un recul de l’activité de la lecture, la direction de la littérature perd de plus en plus de terrain. Au même moment, la formation qui est le socle de toute activité est laissée en rade».

Face à ces nombreux problèmes auxquels sont confrontés l’art et la culture au Sénégal, le maître d’œuvre de Gorée diaspora festival, n’offre pas de panacées, mais plutôt de palliatifs. Il a, en effet, estimé que le FESMAN (Festival Mondial des Arts Nègres) constitue une véritable aubaine pour relancer l’art et la culture au Sénégal et leur redonner leur lustre d’antan. Il s’est ainsi réjoui de la décision du chef de l’Etat de réaliser la troisième édition du Festival Mondial des Arts Nègres qui participera, selon lui, au rayonnement du Sénégal. «La tenue au Sénégal de cet évènement majeur permettra à la capitale sénégalaise de prouver sa vitalité culturelle», a ajouté, le maire de Gorée.

Il a, par ailleurs, tenu à rappeler que l’édition de FESMAN en 1966 avait servi de catalyseur des énergies en faveur du développement exponentiel des activités artistiques et culturelles du Sénégal. Pour rééditer le même coup, il est important de redéfinir la politique culturelle. «L’investissement sur les projets d’infrastructures culturelles constitue un point fondamental dans l’expression artistique et culturelle», a affirmé Me Augustin Senghor.

Convaincu du fait que la culture ne peut se concevoir que lorsqu’elle participe au développement, il s’attend à ce que le président de la République mette les bouchés doubles en 2009 pour attirer le maximum de visiteurs. Ce qui, de son avis, générera des retombées considérables. «Il permettra aussi de développer le tourisme culturel qui est un des piliers du développement économique. Par le truchement de cette grande manifestation Dakar sera la capitale culturelle africaine et mondiale», a-t-il expliqué.

Pour bien étayer ces propos, l’avocat de l’île de Gorée convoque le président Léopold Sédar Senghor qui disait : «dans notre pays l’activité culturelle doit être au début et à la fin du développement».

Ousmane Mbaye

Jeudi 1 Janvier 2009 20:47


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